Sogaris, lorsque immobilier rime avec alimentation et agriculture urbaines

Interview

06 janvier 2017Pierre Berger, Christophe Ripert

Les innovations liées à la logistique alimentaire sur les derniers kilomètres sont présentées à travers les portraits de quatre acteurs. Ici, Pierre Berger, responsable des études et développement, et Christophe Ripert, directeur immobilier, nous décrivent les projets de Sogaris.

Sogaris, société de gestion immobilière, conçoit, aménage, gère des bâtiments et des sites logistiques, dans les zones urbaines. La plateforme de Rungis, qui jouxte le Min, est à l’origine de la création de Sogaris. Un nouveau site est en cours de construction : l’hôtel logistique de Chapelle International, situé dans le 18e arrondissement à Paris. 

Comment est né Sogaris ?

P. B. & Ch. R. Dans les années 1960, le projet de gare routière de Rungis (dont est issu le nom de Sogaris) s’inscrivait dans un ensemble qui comprenait cette gare, le Min, la Silic1, la zone Sénia2 et l’aéroport d’Orly. Chaque périmètre avait sa fonction. Pour Sogaris, il s’agissait de la messagerie. Au fil du temps, Sogaris s’est développé ailleurs en Île-de-France, mais aussi à Lyon, Marseille... Depuis 3 ou 4 ans, nous recentrons nos projets en Île-de-France, principalement en petite couronne.

Que représentent les produits alimentaires dans les entrepôts de votre parc immobilier ?

P. B. & Ch. R. La messagerie reste le cœur de l’activité des acteurs qui occupent nos entrepôts. Pour autant la plateforme de Rungis accueille des activités qui gèrent des produits alimentaires frais, essentiellement destinés à la grande distribution (Danone par exemple). D’autres exportent des produits alimentaires haut de gamme ou distribuent du bio comme Les Nouveaux Robinson. À une toute autre échelle, Chronopost a aménagé 40 m² en chambre froide, dans le site de Beaugrenelle.

Intégrer une ferme urbaine dans le projet de l’hôtel logistique de Chapelle International est-il un défi supplémentaire ?

P. B. & Ch. R. Globalement, le foncier à l’intérieur de l’A86 est rare et cher pour la logistique. L’hôtel logistique de Chapelle International est sur plusieurs niveaux. Mais il faut savoir que c’est 1,5 fois plus cher à construire qu’un entrepôt standard… Et les loyers issus de la logistique sont insuffisants pour que l’opération soit rentable. Nous avons donc diversifié les usages en installant des bureaux, des commerces, un data center. La mairie de Paris a montré une volonté politique très forte pour développer l’agriculture urbaine, en particulier à Chapelle International. Le toit accueillera donc une surface productive gérée par un exploitant. La mairie lance d’ailleurs un appel à candidature en ce sens. Ce sera la plus grande ferme urbaine de Paris… On y arrive donc techniquement. Mais cela reste aussi très coûteux. Il faut prévoir les équipements spécifiques pour les personnes qui y travaillent et pour descendre la production agricole après récolte. Il faut aussi renforcer la structure pour supporter le poids.

En termes de multimodalité quels sont vos projets ?

P. B. & Ch. R. Le sous-sol de Chapelle international, dédié au secteur CHR (café, hôtel, restaurant) sera, en partie, approvisionné par la navette ferroviaire. Le terminal ferroviaire urbain est bien le cœur du projet. Quant au site de Rungis, il est desservi par le tramfret. On peut imaginer livrer des produits alimentaires à Paris par ce mode. Nous finançons, d’ailleurs, une étude visant à établir la faisabilité et le coût d’une liaison tramfret entre le pôle de Rungis et Paris.

Propos recueillis par Corinne Ropital et Pierre Vétois

1 Société immobilière de location pour l'industrie et le commerce.
2 Secteur des entrepôts et des industries alimentaires.

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