Bilan carbone de la région Île-de-France

Opération expérimentale, volets Territoire et Patrimoine

01 novembre 2007Tania Villy, Erwan Cordeau

Les « émissions des Franciliens » s'élèveraient à près de 25 millions de tonnes équivalent carbone soit 64 % du bilan global territorial. Le bilan carbone imputable aux émissions de GES directement émises en Île-de-France représente un total de près de 19 millions de TeqC (périmètres intermédiaires) soit un 48 % du bilan global.

C'est ce que révèle l'opération expérimentale "Bilan Carbone - Collectivités & Territoires" lancée par l'ADEME au niveau national et pour laquelle le conseil régional Île-de-France s'est porté candidat dès 2005.

Cette première étude du Bilan Carbone de l'Île-de-France permet d'améliorer la connaissance de l'impact environnemental de la région dans son ensemble et de commencer une sensibilisation du Conseil régional sur les émissions de gaz à effet de serre qui relèvent de son patrimoine.

Les émissions anthropiques de gaz à effet de serre de la région d'Île-de-France sont estimées à plus de 38 millions de tonnes équivalent carbone. Son rôle de métropole, au cœur des échanges - notamment aériens, premier poste du Bilan Carbone -, son attractivité économique et touristique, ainsi que sa forte population - des « Franciliens consommateurs » au sens large par leurs déplacements, le transport de marchandises, l'habitat, l'alimentation... - expliquent en grande partie les contributions principales de ce Bilan Carbone territorial :

  • Le secteur des transports (près de 23 M TeqC). Il se place très largement en tête - avec plus de 59 % - du bilan carbone global de la région d'Île-de-France du fait principalement du transport aérien de passagers et des déplacements en voiture particulière.
  • Le secteur résidentiel et tertiaire (près de 7 M TeqC). Il totalise plus de 18 % des émissions de GES, le gaz, utilisé comme combustible pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire, en étant responsable de près de la moitié (48 %).
  • La fabrication des « matériaux entrants » (près de 4 M TeqC). Ce bilan sectoriel, qui représente plus de 10 %des émissions, est encore très partiel puisqu'il n'intègre pas l'ensemble des biens et de l'alimentation. Ce constat rejoint les enseignements de l'Indicateur Empreinte Écologique (IEE) des habitants de l'Île-de-France.
  • L'industrie (plus de 3 M TeqC). Avec 8 % des émissions, ce secteur, relégué aux quatrième et cinquième rangs respectivement pour la production d'énergie et les procédés, témoigne des efforts accomplis dans l'industrie mais aussi de la désindustrialisation de la région.
  • L'urbanisme(plus d'1 M TeqC). Il s'agit de la construction annuelle de bâtiments, de routes et de parkings qui revêt une place non négligeable et qui rend bien compte de la place conséquente du BTP en Île-de-France.
  •  Les déchets ménagers (0,3 M TeqC). Le choix technologique adopté pour le traitement des déchets est déterminant quant aux rejets de GES. La valorisation énergétique faite pour quasi toutes les usines d'incinération d'ordures ménagères, associée à celle du biogaz par les centres d'enfouissement des déchets ultimes, réduisent le bilan carbone des déchets (0,8% du bilan global).
  • L'agriculture (0,2 M TeqC, limité aux émissions des activités agricoles pour la culture et l'élevage). Elle représente  0,5 % des émissions territoriales de GES, largement imputable aux émissions de protoxyde d'azote liées à l'épandage des engrais azotés.

L'Île-de-France représente près de la moitié du bilan global. Ce résultat s'avère du même ordre de grandeur que celui donné par l'inventaire 2000 des gaz à effet de serre d'AIRPARIF (15 M TeqC), étant exclu de la comparaison le poste aérien en raison de différences méthodologiques trop marquées. 

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Paysage | Environnement urbain et rural | Changement climatique | Développement durable