Carte de France (dite carte d'état-major)
Dessins minutes au 1/10 000 Format : 80 x 50 cm
Les dessins minutes au 1/10 000 pour la carte d'état-major ont été levés entre 1818 et 1824. Ils représentent un assemblage de 192 cartes qui couvrent une surface d'environ 5 000 km2. Une instruction datée de 1818 donne le niveau des détails topographiques à relever : « On aura soin de figurer exactement les berges et tous les accidents du terrain qui peuvent exister au bord des rivières, afin que l'on puisse connaître, à l'inspection de la carte, les points de passage les plus faciles à établir, et on indiquera soigneusement les gués, les bacs et les ponts de toute espèce qui se trouvent le long de leur cours [...]. Il faudra vérifier, dans les villes et villages, de quelle manière aura été l'intérieur des masses de maisons, ainsi que les cours et jardins qui s'y trouvent renfermés, afin d'ajouter les détails qui pourraient avoir été négligés : on devra également pénétrer dans l'intérieur de toutes les propriétés encloses, car il pourrait arriver qu'on se fût contenté d'en mesurer le périmètre, et que, considérant les intérieurs comme uniformément imposables, on ne s'en fût pas occupé. On aura soin d'inscrire en petits caractères, sur les minutes, à côté des noms de villes et de villages, le nombre des habitants et celui des feux. ». Chaque feuille est accompagnée des signes conventionnels (les feuilles ne comportent pas nécessairement les mêmes signes, mais le rapprochement entre feuilles permet de combler les lacunes). Dans de nombreux cas, une teinte est associée à une lettre : P pour prairie, J pour bois, V pour vigne, C pour terre labourable, F pour ferme. Cette double écriture est relevée par Marc Bloch dans Les Caractères originaux de l'histoire rurale française. L'usage de certaines constructions est signalé : « Moulin », « Guinguette », « Magasin à blé », etc. Chaque feuille indique la partie de la carte au 1/80 000 dont elle fait ou fera partie. Le nom de l'ingénieur géographe est indiqué, ainsi que la date de la campagne au cours de laquelle la carte a été levée. L'échelle est en mètres et en toises. Le relief est finement représenté par des hachures à la plume suivant les lignes de plus grande pente par gradins de 2,50 m de dénivelé. Les hachures s'appuient sur des courbes de niveau de 10 m d'équidistance, reportées au crayon et bien visibles. Le dessin des voies ferrées provient de mises à jour partielles qui correspondent à l'un des objectifs initiaux de la carte, destinée aux services publics. Dans certains cas, ces surcharges ont conduit à supprimer le dessin original d'une feuille.
