Diplôme d’accès aux études universitaires

Évaluation pour l’Île-de-France

20 janvier 2021ContactCorinne de Berny Riche

Le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) est proposé aux personnes ayant interrompu leur scolarité sans avoir le baccalauréat et qui veulent reprendre des études supérieures, ou acquérir un diplôme leur permettant de passer des concours administratifs ou attestant de leur niveau de culture générale. La Région Île-de-France soutient financièrement cette offre de formation sous la forme d’une subvention annuelle de fonctionnement aux universités habilitées à la délivrer, et d’une aide individuelle de 1000 euros aux étudiants franciliens inscrits en DAEU. Elle a souhaité procéder à une évaluation de la formation sur le territoire régional pour objectiver son impact sur les suites de parcours des étudiants d’une part, et celui de l’aide individuelle d’autre part. 
L’enquête en ligne menée par L’Institut auprès d’environ 4200 étudiants ayant préparé un DAEU dans une université d’Île-de-France entre les rentrées 2016 et 2019 a été très bien accueillie, le taux de réponse s’établissant à 27 %. Elle montre que le DAEU attire de nombreux jeunes décrocheurs, mais aussi des personnes moins jeunes souhaitant faire évoluer leur carrière professionnelle et développer leurs connaissances. Concentré sur un nombre limité de matières, il est proposé en présentiel dans les universités ou à distance de manière à s’adapter au mieux aux contraintes familiales et professionnelles des étudiants.
Le taux d’abandon en cours de formation est estimé à 20 % environ, surtout en début d’année universitaire. Parmi les anciens étudiants ayant répondu à l’enquête en ligne, plus de 90 % de ceux qui ont persévéré ont obtenu leur diplôme, et parmi eux, 70 % se sont ensuite inscrits dans l’enseignement supérieur. La poursuite d’étude est plus fréquente pour les étudiants ayant bénéficié de l’aide individuelle régionale. La plupart des diplômés se sont orientés en première année de licence (65 %), 6 % dans une autre formation universitaire (diplôme universitaire, diplôme universitaire de technologie, préparation aux études médicales), 14 % en section de technicien supérieur, et 9 % dans une école (en particulier une école paramédicale ou sociale : 5 %). La poursuite d’études peut se révéler difficile pour une partie des étudiants, en particulier les moins jeunes, faute de parvenir à concilier vie professionnelle et familiale avec la formation. L’offre de formations universitaires à distance, en cours du soir ou en apprentissage reste limitée. 
La plupart des étudiants engagés dans une poursuite d’études (80 %) n’avaient pas encore achevé leurs parcours au moment de l’enquête : on manque d’un recul suffisant pour mesurer leur réussite dans l’enseignement supérieur. Les données disponibles sur les étudiants inscrits en licence indiquent cependant un taux de réussite des titulaires d’un DAEU inférieur à la moyenne des étudiants, qui peut s’expliquer par l’exercice fréquent d’une activité professionnelle concurrente aux études.
En dépit de ces difficultés, une majorité d’étudiants expriment le sentiment d’avoir restauré leur estime de soi et reconquis le pouvoir d’agir sur leur évolution professionnelle. L’objectif de promotion sociale du DAEU semble bien atteint pour une grande partie des diplômés, quelles que soient leurs suites de parcours. Un résultat d’autant plus important que ceux restés à l’écart du baccalauréat se trouvent encore plus marginalisés à l’heure où le diplôme est devenu la norme.

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Éducation et formation