Fermeture des voies sur berge rive droite à Paris

Exploration des mesures d'accompagnement et de scénarios alternatifs

14 mars 2017Contact

La piétonisation de la voie sur berges rive droite à Paris a été décidée en septembre 2016, pour une période test de 6 mois, dans le cadre de la lutte contre la pollution, l’amélioration de la qualité de vie et pour le rayonnement, l’attractivité et l’identité de Paris. Cette action a été immédiatement suivie de nombreuses critiques, et a généré la mise en place de plusieurs comités d’évaluation. Les critiques portent essentiellement sur l’absence d’évaluation des impacts de cette mesure sur un périmètre élargi. Les premières analyses menées dans le cadre du comité régional et comité technique de suivi piloté par la Préfecture de Police ont indiqué un certain nombre de reports de circulation, des allongements de temps de parcours des automobilistes et surtout une augmentation du bruit et de la pollution sur les quais hauts de la Seine.

Dans ce contexte, la Présidente de la Région Île-de-France a missionné l’IAU, par courrier du 24 novembre 2016, sur la question de l’accompagnement de la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris et de la gestion des conséquences que cette mesure peut avoir sur les Franciliens. Elle a demandé d’explorer des scénarios alternatifs de piétonisation douce, en s’appuyant sur des expériences d’aménagement conduites avec succès dans d’autres villes.

La présente étude s’est donné comme ambition de prendre du recul et de proposer un panel de solutions possibles en toute objectivité. Elle s’organise en trois grandes parties :

  • La première décrit le contexte général et rappelle les origines de la création de la Voie Georges Pompidou, l’évolution des politiques circulatoires à Paris, le projet de fermeture et les conclusions actuelles des comités d’évaluation.
  • La deuxième fait le point sur les enjeux et les objectifs poursuivis : apaiser la circulation, reconquérir les espaces publics et la liaison avec la Seine, réduire bruit et pollution, tout en maintenant le bon fonctionnement du coeur de l’agglomération. Des exemples d’actions ou de stratégies similaires français et étrangers portent sur la gestion du trafic, l’apaisement de la circulation, la reconquête des berges, la requalification d’espaces publics, les modes de concertation, et bien entendu, l’articulation avec les transports publics.
  • La troisième partie est dédiée aux propositions, sous la forme de plusieurs pistes de travail. Plusieurs scénarios sont ainsi distingués, en raisonnant sur l’ensemble de l’espace formé par les quais hauts et les quais bas.

Les recommandations prennent comme postulat plusieurs évidences. Les berges de la Seine dans Paris, patrimoine de l’UNESCO, forment un paysage unique au monde. Renouer le contact de la ville avec le fleuve correspond à une aspiration légitime de tous les habitants, et les actions menées doivent contribuer à améliorer l’ensemble de leur environnement quotidien, la qualité de l’air, le confort sonore de la ville. L’étude propose donc de décliner un objectif fondamental et partagé par tous : l’apaisement nécessaire de la circulation automobile, objectif contenu par le Plan de Déplacements Urbains de la région Île-de-France.

Trois familles de pistes de travail ont été énoncées initialement, à partir desquelles 8 variantes possibles ont été générées, en faisant varier les modalités d’apaisement sur les quais bas et les quais hauts ainsi que la gestion du trafic de transit. A partir de là, trois scénarios les plus intéressants ont été retenus pour être évalués sur le plan des reports de trafic et du bruit.

L’ensemble des scénarios demandent d’associer les mesures locales à des mesures plus globales prises à l’échelle de la métropole francilienne.

Toutes les hypothèses ainsi suggérées sont bien entendu simplement esquissées dans ce rapport, compte tenu des délais extrêmement réduits dans lesquels l’étude a été menée. Il va de soi que des analyses plus poussées sont nécessaires pour les compléter et en approfondir les conditions précises de faisabilité. Ces scénarios offrent ainsi un élargissement du champ des possibles, et positionnent les mesures d’accompagnement dans l’étendue du contexte régional propre à la Voie sur berges.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Environnement urbain et rural | Pollutions et nuisances | Mobilité et transports | Déplacements | Équipements et infrastructures