La circulation routière en Île-de-France

Évolution des flux et conditions de circulation dans la zone centrale

01 mars 2005ContactDanièle Navarre

Quelle a été l’évolution du trafic routier francilien depuis les années 1980 ? Elle n’a pas été linéaire. Si la forte croissance des flux routiers d’alors a marqué les esprits, elle s’est ralentie depuis 1992, notamment en zone agglomérée.

Depuis cette date, en effet, le trafic routier a augmenté de façon plus modérée, en particulier sur les routes nationales dont les flux tendent même à se stabiliser depuis quelques années. En fait, ces tendances globales résultent d’évolutions contrastées, selon l’implantation géographique et la fonction des infrastructures.  

Ainsi, au cours des cinq dernières années, le trafic journalier moyen a fortement augmenté sur les deux rocades autoroutières, A86 (+ 50 % sur la section nord-est) et la Francilienne, de même que sur les radiales autoroutières extérieures à la Francilienne. En revanche, la tendance à la baisse ou à la stabilisation touche le trafic du boulevard périphérique parisien.  

Ces évolutions recoupent, dans cette analyse, les résultats des Enquêtes Globales de Transport réalisées après chaque recensement de la population. Ces résultats montrent, en effet, que les déplacements liés à Paris (flux internes et flux banlieue– Paris) baissent régulièrement, alors que les déplacements banlieue–banlieue augmentent fortement.

L’une des explications semble être le développement des emplois, commerces et services en banlieue, alors que l’emploi régresse à Paris intra muros. C’est donc une évolution de la structure des déplacements, également perceptible sur la voirie ordinaire, notamment à Paris et dans la Première Couronne.  

À Paris, où l’effet du recul de l’emploi est renforcé par la politique de dissuasion de l’usage de l’automobile menée par la municipalité, la circulation a diminué partout, sauf sur certains axes voisins de secteurs en développement (12e et 13e arrondissements).  

Dans les trois départements de la Première Couronne, le trafic baisse de façon plus ou moins modérée sur la plupart des nationales et des grandes départementales radiales. Il augmente, en revanche, fortement sur la voirie locale environnant les pôles urbains importants (La Défense, Boulogne, Issy-les-Moulineaux, Saint-Denis, Créteil) et sur des axes de rocade tels que les D1 et D7 longeant les rives de la Seine dans les Hauts-de-Seine, la RN 186 et la D30 dans la moitié est du Val-de-Marne.  

Si les baisses de trafic soulagent les axes radiaux et la circulation parisienne, la plupart des autoroutes radiales, le Boulevard périphérique et certains axes parisiens demeurent très chargés.

Les augmentations aggravent les conditions de circulation aux abords des pôles urbains de la zone dense et fragilisent l’exploitation des deux rocades autoroutières, A86 et La Francilienne. Les encombrements les plus importants concernent en effet le réseau autoroutier, et en premier lieu la rocade A86 dont le tronc commun avec A4 est particulièrement critique.  

Les projets routiers sont en nombre limité dans la zone centrale. Ils vont améliorer les conditions de circulation dans certaines zones mais ne sont pas en mesure de régler les gros problèmes de congestion de la zone dense.  

Cependant, tout laisse à penser que les tendances d’évolution du trafic constatées au cours des dernières années vont se poursuivre, voire s’amplifier en ce qui concerne la croissance du trafic sur les voies transversales et sur les grandes rocades autoroutières. 

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