La vidéosurveillance dans les lycées en Île-de-France

Usages et impacts

01 juillet 2007ContactTanguy Le Goff, Céline Loudier-Malgouyres, Christophe Lavocat

En France, contrairement à d'autres pays européens, les études évaluatives sur la vidéosurveillance sont rares. Pourtant, cette technologie de sécurité connaît, sous l'impulsion des industriels de la sécurité, un développement rapide aussi bien dans les espaces publics, les transports en commun que dans les lycées. Ainsi, en Île-de-France, plus de la moitié des 468 lycées disposent de caméras de vidéosurveillance. Toutefois, moins de 10% des lycées franciliens disposent de véritables systèmes de vidéosurveillance quadrillant aussi bien les espaces intérieurs qu'extérieurs.
C'est pour mieux connaître les usages et les impacts de cet outil que la Région Île-de-France a demandé à l'IAU île-de-France de mener une étude comparative dans dix lycées équipés ou non de caméras. Ses résultats sont structurés autour de 4 points :

  • un état des lieux cartographique, dans l'espace francilien, des dispositifs de vidéosurveillance financés depuis 1998 par la Région ;
  • une analyse des mécanismes et des motivations qui amènent les chefs d'établissements à les adopter ;
  • une évaluation de l'efficacité de ces systèmes sur la sécurité des personnes et des biens, à l'intérieur et aux abords des lycées ;
  • un cahier des charges préalable à toute demande de subvention pour l'installation de dispositifs de vidéosurveillance.  

L'étude montre que les motivations des proviseurs pour mettre en oeuvre la vidéosurveillance sont différentes : certains cherchent à se protéger de l'extérieur, d'autres à prévenir le comportement perturbateur de certains lycéens, autant de choix qui conditionnent les types et les coûts d'installation et de gestion de cet outil, ainsi que l'usage qui en est fait.
L'impact de la vidéosurveillance apparaît extrêmement variable selon les finalités assignées au dispositif : placé à l'intérieur, il est efficace sur les petits désordres de la vie scolaire ; il est plus limité pour lutter contre les intrusions et les vols, exception faite des vols dans les parkings à vélos qui baissent sensiblement. D'une efficacité réduite pour sécuriser les espaces mal configurés, il ne répond donc qu'imparfaitement aux besoins de protection des établissements scolaires contre les désordres et les actes délictuels et de malveillance auxquels ils sont exposés.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Prévention Sécurité | Société et habitat