La vulnérabilité énergétique des ménages franciliens

31 octobre 2014ContactSandrine Beaufils, Mireille Bouleau, Anne-Claire Davy, Catherine Mangeney, Lucile Mettetal

Nos modes de vie contemporains sont gourmands en énergie, qu’elle soit consommée pour se chauffer comme pour se déplacer. Cette dépendance a un coût, il varie selon les caractéristiques de l’habitat et de sa localisation, mais il est difficilement compressible, sauf au prix de restrictions quotidiennes.
Coût résidentiel, double peine, double vulnérabilité… cette approche de la fragilité des ménages par la question énergétique permet de compléter nos approches traditionnelles en chahutant les stéréotypes de la pauvreté. Plus ou moins assimilés à une catégorie de nantis, les propriétaires occupants du parc individuel échappent aux radars de l’action publique. Pourtant, loin d’être synonyme d’ascension sociale, l’accession à la propriété dans le périurbain peut s’avérer difficile à assumer pour des ménages modestes, qui ont mal anticipé les coûts inhérents à un mode de vie qu’ils découvrent. Leur fragilité est amplifiée par la volatilité des prix de l’énergie, un contexte incertain qui amplifie le sentiment d’insécurité.
La dépendance à l’énergie laisse entrevoir un risque pour des populations qui ont finalement peu de prises sur leurs modes de vie, alors même qu’il s’est agi d’un choix de vie. Des ménages piégés, sous tension, qui n’ont pas toujours anticipé les dépenses induites par leur localisation, ni celles d’une maison à chauffer. Des ménages exposés aux aléas, à une forme d’incertitude et d’insécurité, et confrontés à la peur du déclassement.
Analyser la vulnérabilité énergétique des ménages franciliens est une façon d’appréhender une population invisible des guichets sociaux, et que les politiques publiques peinent à identifier.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Mobilité et transports | Déplacements | Société et habitat | Disparités | Habitat et logement