L'économie en mode actif

Les Cahiers n° 156

17 novembre 2010Contact

Comprendre

Les grandes ruptures comme la mondialisation, l’apport des technologies, les défis énergétique et climatique, l’explosion des mobilités interrogent le modèle des économies contemporaines. La crise actuelle nous rappelle que le régime de croissance intensive paraît de moins en moins soutenable. Des modèles d’économie plus durable, plus fonctionnelle, axée sur la connaissance et surtout plus humaine entrent en scène. Les métropoles en sont un lieu d’émergence privilégié.
Qu’en est-il en Île-de-France ? La question se pose d’autant plus que la région occupe une place centrale dans l’économie française. Elle est structurée par des invariants : ouverture internationale, qualité de la main-d’œuvre, importance du bassin de consommation, diversité du tissu productif, poids des fonctions stratégiques. Mais des prémisses de changements apparaissent. De réelles opportunités se dessinent. Prendre en compte ces signaux faibles, ouvrir la réflexion sur les outils à mettre en œuvre, comprendre les dynamiques de localisation des emplois et les stratégies des acteurs économiques, de la petite entreprise au grand groupe international, intégrer la diversité des compétences des Franciliens sont indispensables pour accompagner ce changement de trajectoire.

Agir

Trois pans de l’économie sont particulièrement prometteurs pour l’Île-de-France : l’économie de la connaissance, l’économie verte, l’économie de services. Des métiers et débouchés apparaissent ainsi autour des enjeux de la mobilité, des usages, des contraintes énergétiques, de la santé, dans des secteurs d’activités technologiques mais aussi traditionnels comme le bâtiment ou le commerce. De nouvelles filières se structurent : les industries créatives se recomposent et se renforcent autour des technologies numériques, les activités économiques et industrielles autour des énergies renouvelables, l’économie sociale et solidaire se positionne sur des champs porteurs et tend à devenir une filière innovante et compétitive.
Sur le terrain, le train est déjà en marche. Des initiatives contribuent à consolider un atout majeur de l’Île-de-France : être à la fois un lieu de production, de démonstration et d’innovation. Les pratiques de suivi de l’économie locale se renouvellent, à l’instar des nouveaux indicateurs de mesure et des outils de pilotage interactifs.
Agir pour l’économie, c’est aussi renouveler l’attractivité francilienne autour de la diversité et de la richesse de son écosystème, maintenir les équilibres entre grands groupes et PME, favoriser les échanges d’expériences internationales, valoriser les territoires et leurs entreprises à travers les savoir-faire et la culture technique. La métropole est propice aux organisations nouvelles, en réseaux, transversales, incontournables aujourd’hui.

Anticiper

La poussée technologique est sans précédent et concerne tous les secteurs d’activités. Anticiper la phase de synthèse créative, où toutes ces connaissances nouvelles font synergie autour d’innovations concrètes, porteuses d’emplois, est primordial.
L’efficacité des coopérations est au cœur de ce défi collectif. L’intégration des usages et de l’humain dans l’économie annonce des perspectives pour l’industrie et les services. L’Île-de-France est bien positionnée sur les secteurs en lien avec la ville durable, la mobilité, la créativité, la santé...
Il s’agit aujourd’hui de mettre à profit le temps de latence entre les découvertes et leur intégration dans des produits et services, pour capter et ancrer dans la région ces nouvelles activités. Les conditions d’accueil des entreprises, la qualité de vie sont des éléments clés pour attirer les talents internationaux et les entreprises en croissance. Du côté de la planification, l’éclatement des formes de production révèle de nouveaux besoins (souplesse, proximité, urbanité) auxquels la métropole s’adapte.
En composant avec les logiques d’implantation du privé, les politiques publiques peuvent accompagner ces mouvements en proposant des solutions innovantes en termes de densité, d’insertion urbaine ou de montage financier. Car l’inscription dans l’espace des fonctions économiques participe à l’intensification des interactions et des complémentarités, comme le montrent les expériences étrangères de nouvelles formes urbaines de l’innovation, qui mêlent savoir, technologie, économie, culture et urbain.
 

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Économie | Attractivité et convivialité | Économie créative | Économie numérique | Emploi

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