L'écosystème créatif en Île-de-France

16 juin 2015ContactCarine Camors, Odile Soulard

La culture et la créativité sont désormais reconnues pour la valeur économique qu’elles génèrent : création de richesses, emplois, attractivité et cohésion sociale. Elles stimulent l’innovation et l’émergence de nouvelles idées en attirant les entreprises et les talents. Cette étude s’inscrit dans la continuité des travaux sur les industries culturelles et créatives (ICC) menés à l’IAU île-de-France depuis 2004.

500 000 emplois portés par les services créatifs

Cet écosystème trouve sa cohérence au niveau régional, il dépasse les limites des territoires infrarégionaux. Il se compose en premier lieu des secteurs d’activité des ICC, et de sa main-d’œuvre très spécifique. Située à la frontière des champs de l’économie et de la culture, l’économie créative emploie 500 000 personnes dans la région, dont 350 000 dans les secteurs des ICC comme le cinéma, le spectacle vivant, l’audiovisuel, la musique, l’édition de jeux vidéo et logiciels, le livre, l’architecture, ou encore la publicité. À ces 350 000 emplois s’ajoutent 150 000 créatifs qui travaillent en dehors du secteur des industries culturelles et créatives comme par exemple un designer dans l’automobile ou un graphiste dans la grande distribution. Spécifique à la région, l’économie créative représente plus d’emplois que les activités financières, la construction, l’hôtellerie ou la restauration.

Les ICC essaiment dans l’ensemble de l’économie francilienne

Comme dans la plupart des grandes métropoles, les ICC ont connu une forte croissance d’emploi depuis les années 1990. Le numérique a bouleversé les métiers, les usages, les produits et a impacté l’ensemble des filières, qui ont du se recomposer et sont désormais beaucoup plus interconnectées qu’elles ne l’étaient auparavant. De nouveaux métiers et débouchés sont apparus, entraînant une réorganisation des acteurs autour de ces enjeux. L’édition de jeu-vidéo et logiciels, le cinéma, l’audiovisuel ont tiré la croissance du secteur alors que l’édition de livre, la presse, l’industrie musicale ont vu leurs emplois diminuer. Le contexte économique actuel affecte l’ensemble des secteurs des ICC, leur développement se ralentit mais se poursuit désormais en dehors de ces industries : les talents créatifs essaiment de plus en plus dans l’ensemble de l’économie francilienne. La diffusion de la créativité dans le tissu économique est un enjeu majeur pour le territoire francilien.

La culture, enjeu d’une compétition internationale

L’écosystème évolue également dans sa forme géographique. L’Ile-de-France concentre près de la moitié des effectifs nationaux des ICC, une proportion deux fois supérieure à son poids dans l’économie nationale. La localisation des emplois sur le territoire francilien révèle une très forte concentration dans les arrondissements parisiens et une dynamique de débordement en très proche couronne : Paris et les Hauts-de-Seine concentrent à eux seuls trois quart des emplois. Mais les dynamiques récentes de développement révèlent un boom du nord-est parisien, qui accueille de nombreux lieux culturels et créatifs hybrides. À l’international, la culture et son économie sont un enjeu partagé par l’ensemble des villes mondes. Ainsi, les métropoles comme Paris, New York, Londres, Tokyo, Shanghai, partagent de nombreux défis : concilier et valoriser modernité et tradition, préserver le sens du local et la spécificité dans un monde globalisé, articuler infrastructures culturelles et participation citoyenne. L’étude montre que le secteur des ICC de l’Ile-de-France n’a rien à envier à celui de Londres.

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