Les industries des ENR en Île-de-France

3. Les bioénergies

31 mai 2014ContactThierry Petit

Cette étude analyse la présence des acteurs industriels liés aux bioénergies en Ile-de-France, selon une lecture par trois grandes familles qui structurent le document : Chaleur biomasse dont combustion bois et incinération des déchets, production de biogaz et production de biocarburants. Au total 260 établissements franciliens employant 25 000 salariés sont impliqués sur ces marchés. Les bioénergies sont cependant rarement l’activité principale pour ces établissements, il s’agit plutôt d’une activité marginale en forte croissance. De fait, elles permettent principalement de consolider et pérenniser des emplois existants dans d’autres secteurs d’activités non verts et plus transversaux comme la chimie, les activités de métallurgie, la chaudronnerie, la fabrication de pompes, les systèmes de commande et de contrôle, la fabrication de générateurs, ou encore les activités d’ingénierie et de conception.

De l’ordre de 3 000 emplois directement liés à la biomasse énergie

Ainsi, l’étude évalue les effectifs réellement impliqués dans les bioénergies à 3 000 emplois en Ile-de France, hors exploitation (estimation haute), avec un potentiel de croissance d’ici 2020 de l’ordre de 1 000 emplois supplémentaire (estimation haute). Si ces effectifs paraissent relativement peu élevés au regard d’autres filières, ils ont l’avantage d’offrir une large palette de compétence, d’être fortement ancrés localement, notamment en lien avec la mobilisation de la ressource et sa valorisation.

Un manque de visibilité malgré de nombreux points forts

L’Ile-de-France est peu visible au niveau national sur cette thématique, malgré la présence d’acteurs de premier plan et un potentiel de recherche qui la classe seconde derrière la région Rhône-Alpes. Ses points forts dans ce dernier domaine résident dans les biotechnologies, la méthanisation, les technologies de l’incinération, les procédés thermochimiques utilisés dans la production de biocarburants, ainsi que la validation et l’homologation des biocarburants pour l’aéronautique et l’automobile.Ces savoir-faire dans le traitement et les différentes voies de valorisation des déchets avec de grands acteurs mondiaux, adossé à un gisement considérable, constituent un atout et une voie de différenciation potentielle pour développer une filière régionale dans les bioénergies.

Un développement dont l’enjeu dépasse largement le cadre économique

Le principal intérêt du développement des bioénergies en Ile-de-France réside cependant dans les solutions qu’il offre pour un traitement optimisé des déchets, tout en contribuant à une moins grande dépendance énergétique. Les bioénergies permettent aussi aux territoires ruraux et périurbains de s’engager dans des projets de territoires au sujet de la gestion de leurs ressource et de leur utilisation optimale, tout en réinterrogeant et renforçant leur interaction avec la zone dense. A ce titre, les bioénergies constituent aussi un enjeu croissant pour l’aménagement de la région avec la localisation optimale des grands équipements produisant de l’énergie à partir de biomasse. Pour la filière, l’enjeu principal est celui de la pérennisation, de la mobilisation et du règlement des conflits d’usages de la ressource (bois notamment). Les bioénergies participent ainsi à la transition écologique de l’Ile-de-France, leur développement dessine de nouveaux axes de développement économiques, énergétiques, environnementaux et sociétaux.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Économie | Économie verte et circulaire | Industries et services | Environnement urbain et rural | Développement durable

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