Les ménages immigrés franciliens et leurs conditions de logement

01 juin 2007ContactSandrine Beaufils

Les ménages immigrés représentent 18,3 % des ménages franciliens. Selon l'enquête nationale logement 2002. Ils représentent aussi quatre ménages « mal logés » sur dix : pas d’eau courante, ou seulement l’eau froide, installations sanitaires, à l’extérieur, immeubles insalubres, chauffage inexistant, surpeuplement critique…

Pourtant, les conditions de logement de ces ménages ont beaucoup évolué depuis les années 1960, époque où nombre d’entre eux espéraient un retour rapide au pays et acceptaient des conditions de vie souvent très difficiles.  

L'amélioration est plus ou moins marquée selon la nationalité d’origine. Certains occupaient alors, pour la plupart, des segments très spécifiques du parc de logements en rapport avec leur emploi ou leurs revenus, souvent dans des bidonvilles, aujourd’hui disparus.

La crise du logement qui a marqué cette époque a été progressivement résorbée par la construction d’immeubles collectifs (beaucoup dans le parc social), puis de maisons individuelles, celles-ci ayant permis à ceux qui le pouvaient, et notamment, certains immigrés comme les Portugais, d’accéder à la propriété.

L’amélioration générale des conditions de logement des Franciliens a bénéficié à tous, immigrés compris, mais des écarts persistent, révélant des inégalités fortes selon le pays d’origine.

En effet, qu’ils soient propriétaires, locataires du secteur social ou privé, tous les immigrés n’accèdent pas au même statut : les propriétaires sont issus d’une immigration plus ancienne, soit en couple, actifs occupés ou retraités aux revenus plus élevés, alors que l’accès au parc social concerne davantage des familles nombreuses aux revenus plus modestes.

Les occupants du parc privé constituent une population plus hétérogène : selon l’enquête ENL de 2002, 24 % des ménages franciliens y habitent, 30 % parmi les ménages issus de l’immigration. Ils sont, pour moitié originaires d’Afrique et surtout du Maghreb, et, pour un quart, d’Europe. L’ensemble de ces locataires connaissent les plus mauvaises conditions de logement (dont la petite taille provoque un fort surpeuplement), où la rotation est la plus importante.

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