Pour les autres Franciliens, non natifs de la région, le réseau familial s’étend plus souvent au-delà des limites de la région, débordant sur la province ou l’étranger. Ce lien avec la province ou l’étranger passe surtout par les parents qui y résident. Il s’estompe lorsque les parents sont décédés et que les enfants, qui eux sont nés ou ont vécu une grande partie de leur vie en Île-de-France s’y installent à leur tour. Les configurations familiales à deux générations favorisent donc la proximité familiale dans la région. Dans les configurations à trois générations, les Franciliens tendent à être plus près de leurs enfants que de leurs parents. Pour les retraités qui n’ont plus de parents, n’avoir qu’un seul enfant installé dans la région favorise l’ancrage en Île-de-France. Les enquêtés semblent alors privilégier la proximité de leur enfant plutôt que de retourner vers leur terre natale, signe que les choix résidentiels sont largement polarisés par la localisation des autres membres de la famille.
Les membres franciliens de la famille vivent à proximité les uns des autres
Si les familles tendent à se disperser sous l’effet des migrations interrégionales et internationales, le déploiement géographique de ceux qui vivent dans la région témoigne d’une recherche de proximité.
Pour les familles entièrement franciliennes, le réseau familial se limite à la commune de résidence ou à une commune limitrophe dans plus d’un tiers des cas (36 %). Six fois sur dix, il s’étend à une commune limitrophe ou à une autre commune du département. Dans 86 % des cas, il relève du département ou d’un département voisin situé en Île-de-France.
Il en va de même pour les familles dont certains membres vivent en province ou à l’étranger. On retrouve, en effet, des ordres de grandeur proches des précédents pour la partie francilienne de ces familles : 33 % vivent dans la même commune ou dans une commune limitrophe, 58 % vivent dans une commune limitrophe ou le même département et 86 % des entourages se limitent au département de l’enquêté ou à un département limitrophe.
Pour les entourages entièrement franciliens, la proximité est plus répandue quand l’entourage se limite à une seule personne. Dans 46 % des cas, l’autre membre de la famille vit dans la même commune ou une commune voisine. À l’inverse, la proximité immédiate du réseau familial est plus rare quand la personne a plus de 60 ans, du fait de la dispersion des enfants, devenus autonomes : dans 30 % des cas seulement, l’ensemble des membres vivent dans la commune ou une commune limitrophe. La proximité est aussi plus fréquente quand l’enquêté est locataire du parc social (44 %), immigré (41 %) ou descendant d’immigré (44 %), et, dans une moindre mesure, pour les ouvriers et les employés (39 %). Deux effets peuvent se conjuguer : des pratiques d’entraide plus développées parmi ces populations ou un marché résidentiel plus resserré pour les populations modestes. La densité du tissu urbain et la structure du parc de logement semblent aussi avoir un impact sur le déploiement des familles. L’entourage des Parisiens apparaît à la fois plus proche et plus dispersé sur l’ensemble de la région : une fois sur quatre l’un des membres de la famille réside en grande couronne. Le parc de logement parisien, formé pour près de la moitié de logements de une ou deux pièces, accueille beaucoup de jeunes qui viennent de tous les départements de la région. Les personnes vivant dans le périurbain éloigné, appréhendé ici par les habitants de maisons individuelles dans des communes de moins de 10 000 habitants, ont rarement toute leur famille à proximité immédiate (un quart seulement), mais beaucoup sont installés dans le même département.