Campus Descartes

Vers un démonstrateur de la ville durable

12 février 2014ContactAmélie Darley, Karim Ben Meriem

L’idée de constituer des pôles universitaires et de recherche puissants, d’une taille et d’un rayonnement équivalent à ceux des meilleurs pôles similaires à travers le monde, s’est imposée au fil des ans. Elle est aujourd’hui mise en œuvre, avec le souci de faire de ces pôles des lieux majeurs d’innovation au service du développement économique et social de demain. En Île-de-France, plusieurs pôles se sont constitués ou sont sur la voie de l’être, sur ce modèle. Le regroupement sur un même site de leurs établissements locomotives semble se confirmer. La montagne Sainte Geneviève à Paris accueille le cœur du groupement « Paris Sciences et Lettres » ; le Plateau de Saclay a été choisi pour accueillir le projet de pôle scientifique le plus ambitieux ; le Campus Descartes à Marne-la-Vallée s’est vu assigner l’objectif de constituer le « cœur de cluster de la ville durable et de ses ingénieries ».

Une chance à saisir pour l’est de l’Île-de-France

Mais si les établissements parisiens peuvent bénéficier, sans effort particulier, de l’image de Paris et d’une implantation urbaine qui leur offre toutes les aménités et toute l’attractivité qu’ils souhaitent, et si le projet Paris-Saclay bénéficie d’un soutien de l’État, d’une ingénierie de projet et de financements hors normes, il n’en va pas de même pour Descartes. Pourtant, le développement du Campus Descartes représente des enjeux majeurs, à la fois  scientifiques et d’aménagement du territoire de l’Île-de-France. C’est en effet un des projets les plus prometteurs pour hisser l’est francilien au niveau le plus élevé, une chance à saisir pour concrétiser la volonté de l’équilibrage à l’est, prônée notamment par la région Île-de-France.

Une vitrine de la ville durable à la française

S’y ajoute le paradoxe de ce site qui, missionné pour incarner les ingénieries françaises les plus pointues en matière de développement urbain durable, offre le cadre physique et fonctionnel le plus éloigné de ce concept : aménagé sur la base d’un plan datant des années 1980, le campus est conçu pour la voiture, souffre du manque d’aménités, et ne dispose d’aucun dispositif convaincant de gestion et d’animation d’un campus digne de ce nom. Sa gouvernance est éclatée, et les financements affectés aux différents projets sont déconnectés les uns des autres et, surtout, du site. L’idée d’un démonstrateur de la ville durable à la française ne saurait se limiter à un équipement qui serait implanté sur le site. Il faut que le site lui-même soit un démonstrateur, en grandeur réelle.
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France s’est senti concerné par ce sujet. Tout d’abord en raison de sa mission de vigie sur les opportunités à saisir pour appuyer le développement des territoires et des projets. Mais aussi parce qu’il se sent très proche de ce projet qui traite de la ville, de l’environnement, des transports. Autant de sujets qu’il traite lui-même au quotidien.

Ouvrir le dialogue en vue d’un projet intégré

Aussi, parti d’une idée simple « accorder le contenant au contenu » pour que le Campus Descartes offre à ses visiteurs l’image d’un véritable campus et, surtout, d’un démonstrateur de la ville durable, notre Institut a organisé des travaux en atelier qui ont mobilisé trois équipes pluridisciplinaires. Le présent rapport est une synthèse inspirée du travail fourni par ces professionnels. Il s’en dégage une manière de poser le sujet, et trois axes d’intervention nécessaire sur le site du campus :

  • réorganiser les espaces publics et repenser les mobilités (en agissant sur la voirie et le stationnement) ;
  • intensifier et créer de nouvelles centralités (en programmant davantage de résidences, d’activités et d’aménités et en proposant des lieux de rencontre entre chercheurs et étudiants) ;
  • dévoiler les espaces verts et en eau (sur ce site qui a une histoire).

Pour mettre en œuvre de telles ambitions, des étapes successives sont à franchir :

  • faire partager le diagnostic et les orientations (y compris en les faisant approfondir par les établissements présents sur le site et qui enseignent l’urbanisme) ;
  • transformer les orientations en un projet urbain intégré ;
  • intégrer les financements (ceux qui vont traditionnellement à l’enseignement supérieur, à l’aménagement urbain, au soutien à l’entreprenariat, etc.) ;
  • construire une gouvernance de vision et de gestion.

L’ambition de ce document est d’ouvrir le dialogue pour entamer cette démarche.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Environnement urbain et rural | Développement durable