Les habitants des zones urbaines sensibles d’Île-de-France et leur quartier

Résultats d’une enquête auprès de 2 420 habitants

01 janvier 2005ContactBrigitte Guigou

Les habitants des ZUS satisfaits de leurs conditions de logement

Le taux de satisfaction par rapport au logement est relativement élevé dans les ZUS d’Île-de-France (78 %) si on le compare aux résultats de l’Enquête Nationale du Logement, effectuée par l’INSEE en 2002, où 70 % des Franciliens se déclaraient satisfaits de leurs conditions de logement.

Les motifs d’insatisfaction vis-à-vis du quartier existent pourtant

Le sentiment de vivre dans un quartier stigmatisé y est particulièrement fort. Les personnes interviewées dans le cadre d’une enquête réalisée par l’I en 2004 sont nombreuses à attendre des améliorations en matière de gestion et d’image de leur quartier.

Le sentiment d’insécurité y est aussi plus élevé que dans le reste de l’Île-de-France. 42 % des habitants des ZUS pensent que le quartier n’est pas sûr (contre 22 % pour la moyenne régionale dans l’enquête victimation 2004). Ce sentiment a des causes multiples. Il renvoie à des déficits de gestion du quartier. Il s’alimente des difficultés de régulation entre locataires pour établir des normes de vie partagées. Ainsi, 43 % se disent gênés par le bruit des voisins, taux beaucoup plus élevé que dans l’ensemble de la région (31 % dans l’enquête EPCV régionale).  

Le «vivre ensemble» pose problème. Le droit à l'anonymat, la possibilité de maîtriser son environnement et les relations avec son voisinage, le droit de bénéficier d’un cadre de vie sûr et calme sont aujourd’hui reconnus comme légitimes.

Différents indices témoignent aussi d’un manque de confiance des habitants dans leurs capacités d’agir collectivement pour améliorer le devenir de leur quartier. D’où leur faible engagement associatif.

On observe cependant une confiance plus forte dans les institutions de proximité telles que l’école (57 %), la mairie (49 %) ou les associations de quartier (43 %). La police recueille un taux de confiance de 49 %.

Des ressources et des atouts

L’enquête fait aussi apparaître les ressources et les atouts de ces quartiers. En effet, contrairement à l’image trop fréquemment véhiculée par les média, ces quartiers disposent de réelles potentialités. Elle confirme l’existence d’une véritable identité de quartier, ce qui n’est pas le cas dans tous les contextes socio-urbains. Pour la plupart des personnes interrogées, le quartier existe comme une entité identifiée, avec sa réputation, ses atouts et ses difficultés.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Société et habitat | Disparités | Politique de la ville