Les structures d’hébergement et de logements adaptés en Île-de-France en 2012

Offre, rotation et conditions de logement avant et après les séjours

31 juillet 2013ContactJean-Jacques Guillouet, Philippe Pauquet

En raison de moyens financiers trop faibles, d’un manque d’autonomie, d’un cumul de difficultés ou d’accidents de la vie, de nombreuses personnes ne peuvent accéder à un logement classique. Pour aider ces personnes à surmonter leurs difficultés, la puissance publique (essentiellement l’État) a mis en place une douzaine de dispositifs d’aide, qui associent étroitement hébergement et accompagnement social. Ces dispositifs regroupent : les centres d'hébergement d'urgence (CHU) et les nuitées hôtelières pour l'hébergement d'urgence ; les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), les centres d'hébergement et de stabilisation (CHS), les centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) et les centres maternels pour l'hébergement d'insertion ; enfin, les foyers de jeunes travailleurs (FJT), les résidences sociales FJT (RS-FJT), les foyers de travailleurs migrants (FTM), les résidences sociales FTM (RS-FTM), les résidences sociales ex-nihilo (RS ex-nihilo) et les maisons-relais pour les logements adaptés.

Une offre de 121 000 places au 1er janvier 2012 localisée dans 251 communes et arrondissements

En Île-de-France, le nombre de places des structures dédiées à l’hébergement et aux logements adaptés est estimé à 121 000 au 1er janvier 2012. 21 % de ces places sont consacrées à l’urgence (25 300), 14 % à l’insertion (16 900) et 65 % aux logements adaptés pour les personnes proches de l’autonomie (78 900). Par rapport à l'habitat classique, l'offre de ces structures est relativement concentrée. Hors nuitées d'hôtels, 231 communes et les 20 arrondissements de Paris disposent d'une offre sur leur territoire, et 29 d'entre elles (19 communes et 10 arrondissements) regroupent la moitié des places régionales.

26 000 places libérées en 2011 dans les FJT, RS-FJT, FTM, RS-FTM, RS ex-nihilo et CHRS franciliens

L’enquête menée par l’IAU île-de-France en 2012 permet de connaître l'offre annuelle de six des douze types de structures recensées en Île-de-France, représentant 70 % de l’offre régionale d’hébergement et de logements adaptés (84 900 places sur 121 000). Les statistiques établies sur cette large fraction du parc montrent que sur ces 84 900 places, près de 26 000 ont accueilli de nouveaux occupants au cours de l’année 2011. Le taux de rotation global s’établit ainsi à 30,5 %, variant de 13 à 77 % selon le type de structure.

Les FJT, RS-FJT, RS ex-nihilo et les CHRS : une fonction intégratrice auprès des jeunes ménages et des ménages en difficultés

L’enquête menée par l’IAU île-de-France montre qu'à l'issue de leur bref séjour (entre un et deux ans), les sorties des résidents vers le parc classique sont massives. A l'entrée des structures, les conditions de logement étaient tout autres : seule une très petite minorité de résidents était déjà installée dans un logement du parc classique. Ces structures constituent de fait, dans de très nombreux cas, le premier maillon du parcours résidentiel de ces personnes.

Les FTM et les RS-FTM : des occupations plutôt définitives pour une grande majorité de résidents

La situation particulière des FTM et des RS-FTM est à relever : près de la moitié des résidents sont en effet installés depuis 8 ans ou plus. L'arrêt du parcours résidentiel d'une grande partie des résidents des FTM s'explique par les faibles ressources volontairement réduites de ces ménages pour aider leur famille restée au pays, mais aussi par le besoin de rester proche de leur communauté pour bénéficier d'une solidarité recherchée par bon nombre d'immigrés lorsqu'ils vivent en France. Cette offre est ainsi indispensable pour les migrants incapables d'investir dans un parcours résidentiel.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Société et habitat | Disparités | Habitat et logement

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