Pour une région sans sida

30 novembre 2018

Comme chaque année à l’approche de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ORS rassemble et met à jour les principales données de l’épidémie de VIH dans la région disponibles à partir de nombreuses sources de données (ALD, déclaration obligatoire de VIH de Santé publique France, travaux de recherche) et  publie « Pour une région sans sida ». Nouvelles contaminations, séropositivités ignorées, profils des patients, dépistage et stade au diagnostic. … l’ORS fait le point sur les chiffres et propose une série de publications par département ainsi qu’une synthèse régionale. 
 

Parmi les régions françaises, l’Île-de-France est l’une des plus concernées par l’épidémie du VIH / sida. Les énormes progrès réalisés contre le sida ces 15 dernières années ont suscité un engagement mondial avec l’ONUSIDA pour en finir avec l’épidémie d’ici à 2030.  Dans cet élan, la région Île-de-France s’est également engagée dans l’objectif des 90.90.90  (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable. 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale indétectable).
 

Ces synthèses départementales permettent d'affiner géographiquement les données de l'épidémie pour permettre aux politiques publiques de cibler les territoires et les populations les plus touchés.
Parmi les résultats marquants :

  • L'Île-de-France reste toujours la région de France métropolitaine la plus touchée par le VIH avec des taux d'incidence estimés près de 4 fois supérieurs à ceux du reste de la France métropolitaine ;
  • Dans le centre de Paris, les modes de contaminations sont majoritaires chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) alors que dans la périphérie de Paris, et dans les autres départements il s’agit  majoritairement de contamination par voie hétérosexuelle. En Seine Saint Denis et dans le Val d’Oise, les personnes hétérosexuelles touchées sont principalement des personnes nées à l’étranger ;
  • Au niveau infra-régional, les départements de Paris et de Seine-Saint-Denis se démarquent par des taux d’ ALD 7 VIH hommes et femmes les plus importants de la région ; à un niveau géographique plus fin, on remarque une grande hétérogénéité de l’épidémie ;
  • L e délai médian entre l’infection et le diagnostic est très important (plus de 3 ans en 2014, Marty and al. JIAS 2018). Une personne contaminées entre 2013 et 2018 sur 4, l'a été à un stade tardif. Or les retards au diagnostic et à la mise sous traitement antirétroviral (ARV) constituent des facteurs qui aggravent le pronostic individuel des personnes touchées par le VIH et les efforts collectifs pour stopper la transmission de l'épidémie ;  en effet, d’après les estimations de V. Supervie et al.,  en 2014, plus de 10 000 personnes en Île-de-France ignoraient leur séropositivité au VIH. Cela concernerait pour un tiers des HSH et pour les deux tiers des personnes contaminées par voie hétérosexuelle et nées à l’étranger ;

Les données infra-territoriales d’ALD pour VIH montrent des disparités très fortes et pointent les territoires franciliens dans lesquels les besoins sont importants. Ces besoins portent tant sur l'intensification du dépistage du VIH (autotests, TROD, tests en laboratoire, CEGIDD etc. )  auprès des populations les plus à risque, sur la mise sous traitement des personnes séropositives que sur la promotion des outils de prévention disponibles (préservatif, traitement post exposition , prophylaxie pré-exposition-PreP).

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VIH/Sida