Veille sur les transports à Londres

Année 2011 à mi 2012

19 juillet 2012ContactFrédérique Prédali, Marion Magnan

Cette étude s'inscrit dans un contexte particulier : période préparatoire pour les Jeux olympiques, campagne et élections du maire de Londres, avancée des grands projets d'infrastructures en cours, dont CrossRail. Avec la rigueur budgétaire imposée par la crise, l'autorité en charge des transports, Transport for London (TfL), fait face à une baisse de ses dotations et est également limitée dans ses capacités d'emprunt. Pour autant, Londres doit honorer ses engagements de candidature aux J.O., et de lourds investissements sont nécessaires sur le réseau ferré. De nouvelles hausses des tarifs pour tous les modes et tous les voyageurs ont été décidées en 2011 et 2012 mais cela reste insuffisant pour tenir son budget et ses engagements.

Des mesures d'économie aux effets collatéraux

TfL s'est donc fixé des objectifs de restrictions des dépenses qu'il atteint, voire dépasse grâce à de d'importantes coupes de personnel ; l'abandon ou le phasage de certains projets comme la mise en accessibilité des anciennes stations de métro. Pour l'instant, les personnes à mobilité réduite comptent parmi les voyageurs les moins favorisés par les choix de TfL (nombreux arrêts de bus encore inadaptés, et réduction du personnel en gare/station), même si des efforts ont été consentis pour rendre les sites des J.O. accessibles.

Les projets pour les J.O. tiennent leurs échéances

Malgré ces conditions difficiles, les projets sur les infrastructures respectent les calendriers. Deux nouvelles stations ont été rénovées dans le cadre du programme Thameslink. Les travaux de CrossRail sont en cours bien que le bouclage financier projet ne soit pas achevé. Seule la partie centrale de la ligne est prévue pour être en circulation en 2018. De même, les projets directement liés aux Jeux Olympiques (ouverture le 27 juillet 2012) tiennent leurs échéances (extensions du DLR, réseau Overground et navette à grande vitesse Stratford-St Pancras), y compris la construction du téléphérique au-dessus de la Tamise. Parallèlement, la modernisation du métro se poursuit, permettant une augmentation des fréquences sur la Jubilee line et Central line. Par ailleurs, la sécurité en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme a été renforcée dans les transports afin d'assurer le bon déroulement des Jeux. Des fréquences seront ajoutées sur certaines lignes de train pendant cette période, une navette fluviale dédiée circulera. Enfin, l'offre de vélos en libre service a été étendue à l'Est de Londres, à proximité des sites olympiques. Au total, 6,5 milliards de livres ont été consacrés à l'amélioration du réseau de transport et à des extensions de lignes, en particulier à l'Est où se dérouleront les Jeux.

Les efforts se poursuivront-ils après les J.O. ?

Le budget consacré aux transports par le ministère des transports et le Grand Londres trouve sa source dans les contributions du monde économique (notamment avec le supplément sur la taxe Business Rate) et dans les recettes tarifaires (augmentations des tarifs de l'ordre de 30 % en 3 ans). En retour, TfL a réussi à améliorer les performances et la qualité de service sur son réseau (notamment bus et métro/DLR). Cependant, il reste encore beaucoup à faire, en termes de régularité sur les réseaux ferrés par exemple ou encore la poursuite du projet CrossRail, et cette tendance pourrait pâtir des restrictions budgétaires à court terme. La récente réélection de Boris Johnson (mai 2012) comme maire du Grand Londres permettra-t-elle au Grand Londres de tenir ce rythme après les J.O. et satisfaire ses citoyens ?

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