Premiers pas

Une entrée simplifiée de l’observatoire en cinq étapes vers des ressources incontournables pour l’Île-de-France, un rappel sur certains concepts pour que chacun puisse amorcer ce chemin vers une adaptation ambitieuse.

Et si vous commenciez par tester vos connaissances : Lancer le quizz

Comprendre pour anticiper

S'approprier les principes clés

 Vous êtes prêts à vous engager dans une démarche d'adaptation

Pour vous aider à démarrer sur de bonnes bases ou rafraîchir vos connaissances, nous vous proposons des ressources incontournables pour vous familiariser aux principes clés de l’adaptation et pour vous appuyer sur les accompagnements méthodologiques en place.

Décrypter les aléas climatiques

 De quoi s'agit-il ?

  • L’aléa climatique se définit comme un événement climatique ou d’origine climatique susceptible de se produire (avec une probabilité plus ou moins élevée) et pouvant entrainer des dommages sur les populations, les activités et les milieux. Exemples : pluies torrentielles, tempête, canicule. » (Ademe)
     
  • L’étude des aléas climatiques oblige à réfléchir et à comprendre ce qui relève de la variation naturelle du climat (variation observée au cours d’une même année et d’une année sur l’autre et correspondant à l’amplitude de l’écart à la moyenne climatique) et ce qui peut s’expliquer et être attribué au changement climatique. 
     
  • Les ressources ci-contre vous permettent de décrypter les aléas climatiques auxquels la région francilienne est/sera exposée aujourd’hui et demain.

Connaître les enjeux franciliens

 De quoi s’agit-il ?

Les ressources renvoient ici vers des dossiers thématiques sur certains risques climatiques pour l’Île-de-France. Après avoir pris connaissance des aléas climatiques auxquels la région francilienne est et sera exposée, il s’agit de bien appréhender les impacts associés.

Plusieurs termes et mots clés sont associés :

  • L’exposition : L’analyse de l’exposition évalue comment le climat se manifeste « physiquement » sur un espace géographique. L’exposition correspond à la nature et au degré auxquels un système est exposé à des variations climatiques significatives (évènements extrêmes, modification des moyennes climatiques…).
     
  • L’analyse de la sensibilité du territoire au climat qualifie la proportion dans laquelle le territoire exposé est susceptible d’être affecté, favorablement ou défavorablement, par la manifestation d’un aléa. […]. La sensibilité est inhérente aux caractéristiques physiques et humaines d’un territoire. (source Ademe).
     
  • La capacité d’adaptation : Elle se définit comme la capacité des systèmes, des institutions, des humains et d'autres organismes à s'adapter aux dommages potentiels, à tirer parti des opportunités ou à réagir aux conséquences.

Préparer les solutions d'adaptation

Une solution doit être en phase avec le diagnostic. Par exemple, à l’échelle francilienne, un diagnostic des vulnérabilités a pu être réalisé et a permis la définition de trois grandes familles d’enjeux : la santé et le cadre de vie des Franciliens, les enjeux liés à la biodiversité et aux ressources naturelles, les enjeux liés aux activités économiques et aux grands services collectifs (eau, énergie, transports, déchets).

L'adaptation peut être incrémentale, visant à maintenir l'organisation actuelle de nos sociétés par une gestion réactive des effets du changement climatique, ou transformationnelle, visant à l’inverse un changement systématique. Ces deux formes de l'adaptation ne s’opposent pas. La première peut aider, accompagner la mise en place d’une adaptation plus structurante. Néanmoins, les experts du GIEC alertent, au vu de l’évolution du changement climatique, à ce que les différentes parties prenantes s’inscrivent vers une adaptation plus transformationnelle. Le déploiement de chaque solution d'adaptation apporte une forme de réponse à la stratégie d'adaptation. Voir l’illustration issue du rapport du Haut Conseil pour le Climat « Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation ».
L’adaptation peut aussi être qualifiée de « réactive » ou « spontanée » dans le sens où elle ne participe pas d’une planification explicite ou consciente visant à lutter contre le changement climatique. À l’inverse, une adaptation « anticipée » intègre le facteur « changement du climat » dans les politiques publiques. Elle permet de limiter la maladaptation.

La solution d’adaptation doit se penser comme un processus, réinterrogé, réévalué et ajusté au cours du temps, et impliquant de nombreux acteurs. L’évolution du climat et les risques du territoire étant incertains, une solution d’adaptation peut devenir inadaptée au cours du temps. Dans les collectivités, le pilotage de leur stratégie et le suivi des actions sont amenés à s’inscrire dans une gestion agile / adaptative. Cela leur permet de prendre acte de cette incertitude, et de l’opérationnaliser. Lors de la conception, il est préférable de penser des solutions laissant des marges de manœuvres d’évolution au cours du temps. Une fois la solution implémentée, il convient ensuite de la réinterroger et de l’évaluer, afin de constater les évolutions du climat ou des vulnérabilités, et d’adapter la solution aux nouvelles contraintes.

La maladaptation désigne une mesure d’adaptation au changement climatique qui, de manière non-intentionnelle, augmente la vulnérabilité au lieu de la réduire. Le GIEC la définit comme l’ensemble des « mesures susceptibles d’aggraver le risque de conséquences néfastes associées au climat, d’accentuer la vulnérabilité face aux changements climatiques, ou de dégrader les conditions de vies actuelles ou futures ». Par exemple, l’usage de la climatisation peut accroître la consommation énergétique tout en générant de la chaleur, ce qui accentue les phénomènes d’îlot de chaleur urbain. De même, le maintien de pratiques agricoles inadaptées aux effets du changement climatique, comme la sécheresse, peut être "encouragé" par la mise en place de mécanismes de compensation financière.

Éviter la maladaptation est un incontournable de toute réflexion sur des solutions d’adaptation au changement climatique. Celle-ci peut prendre plusieurs formes :

 L’érosion / dégradation de la biodiversité

 L'augmentation des émissions de gaz à effets de serre

 Le déplacement incontrôlé de vulnérabilités : réduction de la vulnérabilité d’un groupe, mais accroissement de celle d’un autre, à une échelle spatiale (externalités négatives sur le territoire voisin) ou temporelle (action adaptée au climat des 10 prochaines années, mais pas après).

 L’utilisation inefficiente des ressources : mauvaise priorisation des actions conduisant à une moindre adaptation que ce qui aurait été possible en cas de priorisation efficiente. 

 L’erreur de calibrage par sous-adaptation : mauvaise anticipation de l’évolution du climat, conduisant à une solution inadaptée aux conditions climatiques futures.

Il convient néanmoins de ne pas considérer l’adaptation et la maladaptation comme une opposition binaire et intangible. Selon le contexte, certaines solutions peuvent être regardées comme de la maladaptation ou non. En réalité, il semble plus pertinent d’envisager l’adaptation et la maladaptation comme deux extrêmes d’un continuum sur lequel se placent toutes les solutions, plus ou moins adaptées selon le contexte.