Système tarifaire des transports collectifs : éléments de réflexion

2. Relations entre tarification spatiale et morphologie urbaine

01 décembre 2006ContactFrédérique Prédali

Quelle tarification pour quel territoire ?

Dans les agglomérations étendues, il est courant que la tarification des transports collectifs tienne compte de la distance parcourue. En dehors de la tarification kilométrique, les deux dispositions les plus répandues sont celle de la tarification zonale concentrique et celle de la tarification alvéolaire.  

La tarification zonale concentrique est celle qui est appliquée en Île-de-France pour les différents abonnements forfaitaires. Elle prend en compte la distance de façon simplifiée pour les trajets radiaux, et de façon très imparfaite pour les trajets en rocade.  

La tarification alvéolaire vise à corriger cette imperfection : le territoire est découpé en zones polygonales de taille comparable et le prix d’un trajet, indépendant de sa direction, dépend du nombre de zones traversées.

Pour les villes concentriques

Les réseaux européens examinés, Berlin, Londres et Munich, se caractérisent par une intégration tarifaire forte entre les divers sous-réseaux qui les constituent et leurs différents opérateurs. Ils appliquent une tarification zonale concentrique même si les deux réseaux allemands présentent chacun, de ce point de vue, une particularité intéressante. Berlin utilise, à l’extérieur de la zone agglomérée et des villes principales autonomes du Brandebourg, c’est-à-dire sur la partie plus rurale de son territoire, une tarification de type alvéolaire. Munich de son côté, qui avait opté pour une tarification alvéolaire durant les années 1980, est revenu sur cette option et a mis en place une tarification zonale concentrique.   

Les réseaux nord-américains examinés, Chicago, Los Angeles et Montréal, sont moins intégrés au plan tarifaire que les réseaux européens. Los Angeles l’est très peu ; Chicago et Montréal le sont de manière partielle. Cependant, ils proposent tous l’équivalent d’une tarification zonale concentrique. Dans le cas de Montréal, cette tarification appliquée au niveau de la Communauté Métropolitaine coexiste avec la tarification propre du réseau de Montréal et avec celle de chacun des autres opérateurs locaux.

Pour les villes polynucléaires

Les trois exemples examinés, Amsterdam, la région Rhin-Rhur et la région de Glasgow, présentent , comme les autres cas européens, une forte intégration tarifaire qui a recours à un système de type alvéolaire.

Des enseignements pour l’Île-de-France  

Le système tarifaire alvéolaire est adapté aux territoires polynucléaires. Munich qui n’était pas dans cette situation l’a abandonné. À ce titre, l’option du système zonal concentrique paraît cohérente avec la morphologie urbaine de l’Île-de-France.  

Par ailleurs, l'étude montre que les déplacements locaux et de proximité peuvent être mieux pris en compte dans les systèmes tarifaires concentriques, à l'instar de ceux des métropoles polycentriques de Berlin et Montréal.

Enfin, autre enseignement, certaines métropoles proposent des réductions tarifaires aux heures creuses (cas de Londres, Munich, Rhin-Rhur et Glasgow) et tentent d'avantager l'usage des transports en commun pour les déplacements courts en banlieue (cas de Londres).

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Mobilité et transports | Transports publics

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