Système tarifaire des transports collectifs : éléments de réflexion

3. Effet de la mobilité résidentielle sur les budgets transport et logement des ménages franciliens

01 décembre 2006ContactJérémy Courel, Alain Meyere, Mariette Sagot

Les déplacements : une charge lourde pour les ménages de grande couronne

Le montant des dépenses consacrées en moyenne, chaque année, par un ménage francilien à ses déplacements internes à l’Île-de-France (hors frais d’acquisition des véhicules) représente 44 % des loyers ou remboursements d’emprunt consentis par les locataires ou les accédants à la propriété (hors charges diverses).

L’importance relative des postes transport et logement varie, bien entendu, selon la localisation du logement : les dépenses transport ne représentent que 23 % des dépenses moyennes de logement d’un Parisien, contre 45 % en zone 3 de carte orange et 70 % en zone 6.

Le moindre poids du budget transport, qui le serait encore plus si l’on ne comptabilisait que les coûts kilométriques de l’automobile, les seuls auxquels les ménages sont réellement sensibles, n’explique qu’en partie pourquoi les dépenses transport sont souvent ignorées lors des choix de localisation.

Dans le cadre d’une réflexion sur la révision du système de tarification par zone de carte orange en Île-de-France, L'Institut Paris Region a été sollicité pour analyser les choix de localisation résidentielle des Franciliens et pour en mesurer les effets sur les budgets transport et logement des ménages.  

Un tiers des ménages sans voiture

Il apparaît que la proportion de ménages sans voiture est de 30 % sur l’ensemble de la région. Cette proportion est beaucoup plus élevée pour les ménages résidant à Paris (55 %) que pour ceux qui ont leur domicile dans la zone 5 de carte orange et au-delà où elle est inférieure à 20 %. À l’inverse, la proportion de ménages multi-motorisés augmente à mesure que le domicile s’éloigne de Paris. Au total, un ménage habitant dans les zones 5, 6, 7 ou 8 dispose en moyenne de 2,5 fois plus d’automobiles qu’un ménage parisien, et près de 1,5 fois plus qu’un ménage habitant en proche couronne.

Bien entendu, ces différences ne doivent pas être imputées seulement à la localisation. La motorisation croît avec la taille des ménages, leur composition (nombre d’actifs) et le type d’habitat. À localisation donnée, les ménages résidant en habitat individuel sont systématiquement plus motorisés que ceux qui résident en habitat collectif.

Ces analyses se fondent sur les travaux menés par L'Institut Paris Region et l’Insee sur la  mobilité résidentielle des ménages franciliens (Atlas des Franciliens, tome 2, consacré au logement (2001), Enquête nationale sur le logement de 2002 (ENL).  

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Mobilité et transports | Transports publics | Société et habitat | Mobilité résidentielle

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