Mode d'occupation du sol (MOS)

L'inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France

31 décembre 2021Contact

Le Mos (Mode d’occupation du sol) est un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France. Actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982, le millésime 2021 est sa dixième mise à jour. Au-delà d'un état des lieux à un instant T, c'est aussi un outil unique de suivi et d'analyse de l'évolution de l'occupation du sol francilien. Réalisé à partir de photos aériennes qui couvrent l'ensemble du territoire régional, le Mos distingue les espaces agricoles, naturels, forestiers et urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification allant jusqu’à 81 postes de légende.

Les atouts du MOS

Une couverture régionale, une restitution fine

Le Mos de L’Institut couvre l’ensemble des 12 000 km² de l’espace francilien de façon homogène. Son échelle de restitution au 1/5 000, offre de multiples possibilités de cartographies et d’analyses fines de l’occupation du sol. Le choix a été fait d’une unité minimale de collecte (UMC) à 500 m², L’Institut ayant opté dès le début pour une collecte homogène due à sa méthodologie de départ. En effet la constitution de cette base repose sur le principe de partition constante de l’espace et correspond au modèle du « space-time composite » (travaux de G. Langran). Une seule couche de géométrie est enregistrée et maintenue dans le temps. Cette méthode assure la comparaison de l’occupation des sols sur 35 ans de données, elle facilite la manipulation, l’appropriation et le traitement des données.

Déjà dix millésimes

Riche de ses dix millésimes, le Mos francilien est une des plus anciennes et plus complètes bases de données d’occupation du sol à une telle échelle. Sa mise à jour régulière (en moyenne tous les quatre ans) apporte des éclairages précieux pour analyser et comprendre les évolutions à l’œuvre. La temporalité choisie est en accord avec les évolutions d’un espace régional. En effet, un pas de temps plus resserré n’apporterait pas d’informations suffisamment pertinentes pour nourrir les analyses et les observations des territoires, le pourcentage d’évolution étant assez faible en Île-de-France : entre 0,1 et 0,2 % par an.

Une nomenclature riche

La nomenclature du Mos de l’Institut se base sur des travaux du programme d’International Fellowship du Center for Metropolitain Planning and Research de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (Maryland) et se décline aujourd’hui en 81 postes de légende. Le principe d’emboitement des quatre niveaux de légende a été adapté au fil des millésimes pour être au plus près des besoins et correspond au niveau 2 de la nomenclature Corine Land Cover largement utilisée.

De 1949 à nos jours...

En 2020, la base de connaissance sur l'occupation du sol francilien a été complétée par un Mos de 1949. L’ensemble des mutations et changements ont été observés et analysés à partir du millésime de 1982, devenu le référentiel. Nous obtenons donc aujourd’hui une base de données de l’occupation du sol régional allant de 1949 à 2017 avec une nomenclature spécifique permettant les comparaisons entre les différents pas de temps.

Cas d'usage

Des cartes et des données pour voir et comprendre 

Un des usages premiers du Mos est de donner à voir un territoire. Cette information peut être présentée le plus classiquement par la carte. Elle offre alors une lecture rapide et pédagogique de l’occupation de l’espace à un instant donné. Cette visualisation est très utile dans la concertation avec le grand public ou avec des acteurs n’ayant pas une bonne connaissance ou une connaissance partagée du territoire. Cet inventaire, qui couvre l’ensemble de l’espace régional, permet d’interroger différentes échelles pour comparer son territoire avec ceux avoisinants ou le replacer dans un contexte plus large (région, intercommunalité, département, bassin d’emploi, etc.). Ces jeux d’emboîtement aident à s’affranchir des limites administratives, apportant des éclairages parfois inédits sur les dynamiques territoriales à l’œuvre. L’exercice de comparaison facilite la contextualisation ou la modération d’une idée reçue.
La richesse du Mos repose également sur sa nomenclature très détaillée et les regroupements possibles. Ce « jeu de poupées russes », de 11 postes jusqu’à 81 postes de légende, offre une restitution de l’information adaptée au niveau d’analyse attendu. Dans sa version « simplifiée », le Mos est utilisé comme fond de plan pour des représentations cartographiques. L’utilisation des versions plus détaillées du Mos est, quant à elle, particulièrement utile aux analyses thématiques et spatiales plus fines et plus complexes. Par exemple, les déclinaisons des postes « habitat » ou « activité », mises en regard des formes urbaines, permettent de dresser des typologies du bâti à l’échelle de la commune enrichissant les diagnostics des documents d’urbanisme, les réflexions sur les densités, etc.

Une base de connaissances pour analyser

Le croisement des informations géographiques fournies par le Mos avec plusieurs données statistiques permet de créer des indicateurs synthétiques qui offrent une visualisation plus efficiente de la composition et de l’organisation du territoire. Il est ainsi possible de réaliser une synthèse de ces informations et de les traduire sur une seule carte. Par exemple, afin d’identifier les polarités et décrypter le fonctionnement du territoire pour l’élaboration du Scot de Roissy Pays-de-France, plusieurs indicateurs ont été croisés sur un découpage à la maille de 250 m x 250 m :

  • la densité humaine : cumul de la population et des emplois dans les zones urbanisées issues du mode d’occupation du sol (Mos) ;
  • la présence dans la maille d’une centralité (indicateur issu de l’étude de L’Institut « Les polarités d’équipements et services en Île-de-France », définissant à partir de l’inventaire des équipements franciliens, les espaces faisant « centres ») ;
  • la prise en compte de la présence d’une gare dans la maille et de son rayon de desserte (rayon de 800m en grande couronne).

Le cumul de ces indicateurs dans chaque maille a permis d’obtenir un score pour chacune d’entre elles. Plus le score est élevé, plus la maille exerce un effet de polarité sur le territoire. Les scores ont ensuite été modérés selon la connaissance du terrain pour limiter les effets de bords et obtenir un résultat plus conforme à la réalité. Les résultats de cette approche livrent un point de vue complémentaire aux analyses plus sectorielles concernant la population, d’une part, les emplois ou les transports, d’autre part. La restitution à la maille et l’effet de densité induit par les différentes classes, donnent, par ailleurs, à voir le rayonnement de ces polarités.
 

Un outil pour suivre et évaluer

Le Mos retrace les grandes évolutions territoriales. Il constitue un outil de référence unique du suivi régulier de la consommation d’espace sur le temps long. Cette antériorité permet d’appréhender les cycles d’aménagement et d’évaluer les effets des politiques publiques en matière de consommation foncière. Ainsi, les documents d’urbanisme locaux doivent réaliser un bilan de cette consommation sur les dix dernières années, et l’un des premiers objectifs du bilan de leur mise œuvre est de quantifier les espaces naturels, agricoles et forestiers (NAF) consommés. Le Mos est l’un des rares outils mobilisables pour répondre à cet exercice complexe. Il propose une définition partagée de la consommation d’espace, c’est-à-dire la « consommation d’espaces agricoles, boisés et/ou naturels entre deux dates par artificialisation des sols » et permet « d’avoir un langage commun ».
Son utilisation dans différents documents de planification d’échelle régionale, territoriale (Scot, PLUi) ou locale (PLU, carte communale) permet de suivre la réalisation des enjeux et objectifs quantitatifs fixés. Les indicateurs issus de son exploitation donnent des clés de lecture partagées par l’ensemble des acteurs impliqués. Ainsi, dans le cadre du bilan de la mise en œuvre du schéma directeur de la région Île-de-France, près du tiers des indicateurs retenus se sont appuyés sur le Mos. Ces indicateurs se sont avérés essentiels pour esquisser une première évaluation du Schéma directeur, en questionnant le degré de réalisation de ses principaux objectifs.

Combiner les outils pour des études prospectives

Pour comprendre les enjeux des territoires de demain et planifier l’aménagement de l’Île-de- France, L’Institut mène depuis longtemps des études prospectives allant de l’échelle locale à régionale. Ces travaux qui visent à estimer localement à travers des scénarios les croissances prévisibles de population et d’emplois s’appuient sur la connaissance des projets et un repérage des tissus urbains les plus à même de muter. Ils se basent à la fois sur une expertise de terrain et un traitement de bases de données dont le Mos, les tissus urbains franciliens (TUF) et les fichiers fonciers. Si l’analyse des opérations d’aménagement offre une vision précise des grands changements urbains, le recours aux bases de données est nécessaire pour saisir les dynamiques fines dans le diffus, en d’autres termes, les petites opérations réalisées au cœur des tissus bâtis déjà constitués. Le croisement du Mos avec les fichiers fonciers permet ainsi de disposer d’une connaissance solide sur les dynamiques de mutation passées, de les quantifier (rythme de construction annuelle de logements), et de les qualifier (extension, densification, recyclage, renouvellement). L’analyse localisée de ces dynamiques passées informe sur les dynamiques locales des territoires et sur les formes préférentielles de construction. Elle permet de poser des hypothèses de construction dans le diffus pour les prochaines années. Ces hypothèses sont alors confrontées à des analyses capacitaires réalisées à partir du Mos, des TUF et des règlements d’urbanisme. Ces travaux sont, par exemple, mobilisés dans les études prospectives menées régulièrement en collaboration avec Île-de-France Mobilités, et servent à modéliser les futurs besoins de mobilité : nouvelles lignes de bus, de BHNS ou de tramway, emplacements pour de futures gares.

Le Mos s'exporte

L’expertise acquise est également exportée dans quelques régions du globe pour accompagner des territoires divers dans leurs exercices de planification en adaptant les postes de légende au contexte local comme des surfaces désertiques ou des lagons. L’Institut a ainsi accompagné la Polynésie française dans l’élaboration de son schéma d’aménagement général (SAGE) et a réalisé un mode d’occupation du sol adapté aux problématiques des cinq archipels. L’analyse de la consommation d’espace sur les dix dernières années a pu être menée grâce à cette nouvelle base de connaissances.

Accès aux données

• Pour acquérir des données sur l'occupation du sol de votre territoire (commune, intercommunalité, département... ) veuillez contacter Assad Alicherif.

• Voir aussi notre page sur la vente de données.

• Voir aussi notre portail open data.

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Nos partenaires

L'IGN produit l’orthophotographie numérique régionale indispensable à l’élaboration du MOS et à ses mises à jour.

Depuis plusieurs millésimes, CLS Lille (anciennement SIRS) est en charge de la photo-interprétation pour les mises à jour du MOS.

Esri accompagne L'Institut depuis de nombreuses années, notamment dans l’élaboration des outils de consultation en ligne.

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