Carte routière des environs de Paris

1933

27 juin 2019

Échelle : 1/100 000

Le développement de l'automobile a fait naître un nouveau besoin de cartes, dont la société de pneumatiques Michelin sera le principal éditeur à partir de 1905. Cette firme, qui possède ses propres équipes pour dresser les cartes, développe une cartographie routière rendue attrayante par des jeux de couleurs vives et un trait appuyé qui offre une grande lisibilité, notamment pour les routes principales. L'édition 1933, à l'échelle 1/100 000, requiert deux cartes (partie nord et partie sud) pour couvrir l'ensemble des environs de Paris. Néanmoins, l'Île-de-France actuelle n'y est pas figurée dans sa totalité. La carte déborde vers l'ouest et le nord au-delà des limites du département de la Seine-et-Oise pour englober des villes comme Chantilly, Vernon ou Chartres, alors que, vers l'est, elle ignore la partie orientale de la Seine-et-Marne, en s'arrêtant à une ligne Meaux-Fontainebleau, et qu'elle tronque le sud. C'est un périmètre subjectif, naturel à une société privée axée sur le tourisme, comme le montre l'encart Où aller le dimanche ?, version synthétique du périmètre de la carte sud, qui insiste sur Versailles et Rambouillet et sur les vallées de la Seine et de Chevreuse en vantant l'aspect gastronomique (« bon repas »). La partie nord met aussi bien en évidence la vallée de la Seine, à l'époque lieu d'un tourisme en plein essor (le Yachting Motor Club de France [YMCF] est noté à Herblay, ainsi que la plage d'Élisabethville). Quoi qu'il en soit, s'agissant d'une carte routière, celle-ci nous renseigne sur l'état du réseau au début des années 1930, très marqué par les routes principales (allant de ville à ville), qui ne desservent pas les villages, pour la plupart lotis le long des cours d'eau. Ces routes de plateau (l'exemple de la RN 14 est très significatif) sont rectilignes, et seuls les anciens relais de poste les ponctuent (le Bord-Haut ou les Tavernes pour la RN 14 ; Belle-Épine pour la RN 7). Quant aux routes locales, dont certaines sont des nationales, elles sont encore distinguées entre routes de grande communication (GC), chemins d'intérêt commun (IC) et déjà routes départementales (qui paraissent plus nombreuses à l'est qu'à l'ouest). La carte donne également les tracés ferroviaires, qu'il convient de signaler spécialement aux automobilistes à cause des barrières des passages à niveau, dont la carte montre combien ils étaient nombreux. Notons que cette carte, comme cela est précisé dans un petit cartouche au bas de la partie nord, s'article avec d'autres, comme la numéro 100 (selon la numérotation Michelin), consacrée aux sorties de Paris. La carte au 1/100 000, publiée en 1924, est assi très intéressante par les précisions qu'elle donne, comme les hangars à dirigeables, toujours mentionnés et figurés sur l'aérodrome d'Orly, dont la RN 7 semble donner la limite naturelle. Si naturelle qu'entre 1924 et 1933 va apparaître à l'ouest, là où n'était mentionné qu'un relais de poste (la Vieille Poste), la nouvelle ville de Paray-Vieille-Poste. Cet exemple ne fait que marquer une extension de l'urbanisation, notable dans d'autres secteurs, notamment le triangle entre la RN 2 et la RN 3, ou la boucle de Gennevilliers, même si le port n'y apparaît pas encore.