Club des aménageurs franciliens. Verbatim n° 3. Séance du 22 janvier 2008

Programmer les logements

31 juillet 2008ContactL'Institut Paris Region

Pourquoi un lieu d’échanges entre professionnels de l’aménagement ?

La troisième rencontre du club des aménageurs franciliens s'est tenue le 22 janvier 2008 à l'IAU îdF. 47 spécialistes étaient réunis autour de la problématique du logement en Île-de-France.

Questions pour un débat

Les questions abordées étaient moins quantitatives que qualitatives, et portaient sur les problèmes de mixité, d'accessibilité financière, d'équilibre entre l'offre et la demande... Comment se construisent les objectifs politiques en terme de peuplement des opérations de logement ? Quels sont les nouveaux besoins ? Quelles sont les évolutions récentes du marché de l'offre de logement ? Perçoit-on des mutations structurelles dans le système des acteurs franciliens du logement ? Comment les méthodes de programmation s'adaptent-elles à ces évolutions ? Quels outils de planification sont utilisés dans la programmation d'opérations de logement ? Telles sont les questions abordées lors de cette troisième rencontre.

Leçons de la troisième séance

Les premiers débats donnent lieux aux constats suivants : - les volontés politiques sont rarement très construites en terme de programmation, et l'analyse des besoins prend peu en compte les flux de population ou les changements de mode de vie (évolution de la structure familiale, mobilité etc...) ; - le paysage des acteurs du logement et en mutation, et des difficultés en terme de financement du logement sont ressenties en zone dense ; - les méthodes et les modes d'information de la programmation opérationnel ne sont parfois pas adaptés pour garantir le succès des opérations.

Pistes d’évolution

Ce déficit interroge ainsi sur la pertinence des outils de la politique du logement comme les PLH, PADD, PLS ou PLI. Les participants s'accordent donc sur les enseignements suivants : - la programmation opérationnelle des logements est un acte politique qui reste flou. Elle répond davantage à une volonté politique (faire respecter la loi SRU, créer du logement social...) qu'à une réflexion fondée sur une analyse technique ; - la programmation souffre d'une grande faiblesse de l'instrumentation. Notamment, le cadrage général que devrait offrir les PLH et PLU/PADD est trop vague. Cependant, les aménageurs constatent quelques tentatives locales d'amélioration de la programmation, avec des études sur les besoins et les mouvements de population et avec des processus de concertation ; - les élus sont désarmés face à la diversification et la mutation des types d'offre. Il en résulte parfois une programmation qui suit plus une logique d'offres (choisir entre plusieurs opérateurs) qu'une logique de réponse aux besoins et de cohérence territoriale ; - les aménageurs sont inquiets face à la labilité du peuplement. Les collectivités ont de plus en plus de mal à établir des parcours résidentiels et à gérer les stocks et les flux. Plusieurs produits-logements financiarisés provoquent l'inquiétude et certains acteurs souhaitent la mise en place de veilles qui préviennent les dérives et permettent d'anticiper de nouvelles politiques de programmation ; - la mixité sociale durable, voulue par la Région et relayé localement, est difficile à mettre en place.

Propositions pour les prochaines séances

Ainsi, ce débat aura permis de mettre en avant les difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs de la programmation d'opération de logement. En conclusion, plusieurs pistes d'évolution sont évoquées : la mise en place d'outils plus performants et souples d'approche de la demande, de procédures et méthodes plus ouvertes et réactives, de maintien d'une offre de logements accessibles en rapport avec les besoins et d'outils de régulation. Enfin, un appel est lancé à l'inventivité de la conception pour assurer souplesse, adaptabilité et évolutivité de l'offre.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Société et habitat | Habitat et logement

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