Évaluation du dispositif régional de soutien à l'urbanisme transitoire

En Île-de-France, le foncier est une denrée à la fois rare et précieuse. Or la région compte de nombreux espaces en friches, délaissés ou en mutation dont la jachère peut être simplement temporaire ou plus durable. La Région Île-de-France a fait de l’action foncière une de ses priorités opérationnelles. Afin de conforter son positionnement en tant qu’acteur clé de la transformation des villes et son rôle d’incubateur de nouvelles pratiques, elle déploie, depuis juin 2016, sous la forme d’appel à manifestation d’intérêt (AMI), un dispositif de soutien en faveur de l’urbanisme transitoire. À l’issue de la CP du 18 novembre 2020, ce sont 74 lauréats qui ont été sélectionnés au cours de 9 AMI et plus de 6,2 M€ de subventions attribuées. Cinq ans après la mise en place de ce dispositif, la Région d’Île-de-France semble la seule région à s’être investie dans ce domaine, et de façon plus large, peut-être l’unique collectivité ayant mis en place un dispositif dédié.

Enjeux et méthodologie de l’évaluation

Pour cette raison, la Région a souhaité en 2020 procéder à son évaluation, en vue d’en objectiver les résultats, de les partager avec les acteurs impliqués et d’envisager quels ajustements pourraient à l’avenir être proposés dans une optique d’amélioration. L’évaluation vise d’abord à apprécier l’efficacité des projets soutenus à atteindre les objectifs fixés par la Région. Au-delà, elle cherche à identifier les impacts du dispositif, c’est-à-dire les effets directs ou indirects, non identifiés a priori, et qui affectent positivement ou négativement les parties intéressées.
En raison des contraintes de la mission (contexte pandémique, pas d’enquête auprès des porteurs), le recueil d’éléments évaluatifs s’est opéré principalement par le biais d’entretiens (octobre 2020-mars 2021), le plus souvent individuels, complétés par une étude documentaire. Au total, une quarantaine d’entretiens ont passé en revue dix-sept des sites aidés par la Région. Pour ce faire, une forte diversité de projets (territoires, thématiques couvertes, contexte urbain, période de mise en œuvre) et d’acteurs (porteurs de projets, collectivités territoriales, propriétaires, aménageurs, etc.) a été recherchée.

Après une analyse approfondie de l'efficacité des projets et de leurs impacts, le rapport suggère vingt pistes d’amélioration du dispositif régional, établies à partir des réflexions portées par les acteurs rencontrés au cours de l’étude. Les propositions sont ventilées selon le fil chronologique de la vie des projets : conditions d’accès à l’aide financière, mise en œuvre des projets et, enfin, la valorisation et l’animation du dispositif.

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