La construction en Île-de-France et dans trois régions de province

01 juillet 2008ContactAndré Massot

Un niveau bas de construction pour la région capitale

Entre 1996 et 2006, la production de logements neufs a progressé en Rhône-Alpes, en PACA, en Nord-Pas-de-Calais mais elle a régressé en Île-de-France (- 4%). Sur la même période, les ventes de logements neufs ont progressé de 5 % en Île-de-France, de 106 % en Rhône-Alpes, de 81 % en Nord-Pas-de-Calais, de 68 % en PACA. L'Île-de-France est très majoritairement occupée par l'agglomération de Paris alors que dans les trois autres régions, les unités urbaines les plus importantes offrent environ le quart de la population et des logements.

Un lien logique entre mauvais « score » et offre foncière

Les grandes villes font peu de place à la livraison de logements neufs et l'agglomération de Paris, encore moins. En province, c'est en dehors de l'agglomération principale que s'effectue la majorité de la construction et de sa progression. Sur la période 1996-2006, la construction a progressé de 114 % dans les communes rurales, de 73 % dans les petites villes, de 53 % dans les villes moyennes. Ainsi, en Rhône-Alpes, la progression de la construction est très forte en dehors de l'agglomération lyonnaise (+ 86 %, entre 1996 et 2006). Le même genre d'évolution est observé dans les deux autres régions de province étudiées.

La crise de la construction est une crise de la construction individuelle

Les maisons représentent 57 % de la construction nationale. On réalise en Île-de-France moins de 10 000 maisons par an, à comparer à 11 400 maisons en Nord-Pas-de-Calais, 20 500 en Rhône-Alpes et 12 700 en PACA, en 2006. Dans les quatre unités urbaines étudiées le collectif, en dix ans, progresse plus que l'individuel lequel est voué aux communes rurales. Hors agglomération parisienne, les communes rurales jouent un rôle important dans l'accueil des appartements et pas seulement des maisons. De 1996 à 2006, la production des HLM est réduite de moitié en Île-de-France, de 20 % en Nord-Pas-de-Calais, de 25 % en PACA. Elle progresse légèrement en Rhône-Alpes. La construction à l'initiative des particuliers baisse légèrement en Île-de-France (6 800 unités), en 2006. Elle augmente nettement dans le Nord-Pas-de-Calais (7 500 unités), plus modestement en PACA (11 600) et croît en Rhône-Alpes de 35 % (18 800 unités). En 2006, les livraisons des promoteurs immobiliers progressent en Île-de-France (+ 27 %), augmentent fortement dans le Nord Pas-de-Calais (+ 110 %) et en PACA (+ 124 %), explosent en Rhône-Alpes (+ 172 %).

Des ventes qui triplent en dix ans

Les prix ont été multipliés par trois en 20 ans (1986-2006), en Île-de-France. Ceci correspond à un marché francilien étroit, en quelque sorte élitiste. Par référence au pouvoir d'achat, les prix ont évolué plus rapidement en Île-de-France que dans les autres régions, contribuant aussi à l'étroitesse du marché.

Un secteur rural francilien très peu accueillant

Le nombre de logements individuels neufs y est très bas. La question foncière et l'attitude des autorités locales jouent certainement en défaveur de la construction francilienne. Un autre facteur est probable : habiter à la périphérie de l'agglomération francilienne ou plus loin dans la région engendrerait de très longs trajets domicile travail au regard d'une certaine concentration de l'emploi, lequel paraît nettement plus dispersé dans les trois régions de province étudiées.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Société et habitat | Habitat et logement