La place des bus dans les transports collectifs de Londres

25 avril 2009ContactRobert Allio

Avec 6,5 millions de voyages effectués quotidiennement, l’autobus est le mode de transport collectif le plus utilisé dans le Grand Londres. Depuis 1996, sa fréquentation a augmenté de 50 %, tout particulièrement depuis la création de Transport for London (TfL) en 2000 et les mesures incitatives introduites en 2001.

L’autobus occupe une place importante dans la mobilité des Londoniens

La moitié des déplacements en transport collectif à Londres sont faits en autobus alors que c’est à peine le tiers à Berlin, Madrid ou en Île-de-France ; les distances parcourues en autobus (exprimées en voyageurs par km) y sont presque aussi élevées que celles faites en métro, alors qu’elles sont plus de deux fois plus faibles en Île-de-France et à Madrid, 40 % plus faibles à Berlin. Cette utilisation particulièrement forte résulte à la fois de la présence de réseaux ferrés (métro et trains de banlieue) moins étoffés dans le centre de Londres et surtout d’une volonté politique forte accompagnée de plans d’action successifs. Ils ont focalisé des investissements sur ce mode de transport dont la consistance peut évoluer plus rapidement que celle des réseaux lourds.

Le Transport for London (TfL), l’autorité organisatrice de l’activité transport, définit les services à assurer

Le réseau d’autobus de Londres a été privatisé à la fin des années 1980. Alors que depuis plus de 20 ans, l’activité de transport par autobus est dérégulée dans le reste de l’Angleterre, elle est restée régulée à Londres sous l’égide de l’autorité organisatrice Transport for London (TfL) qui, pour chaque ligne, définit les services à assurer et en confie l’exécution, après appel d’offres, à un exploitant privé. Elle passe alors avec cet exploitant un contrat à durée déterminé du type contrat à prix forfaitaire comportant un dispositif de primes-pénalités, comme en Île-de-France, pour tenir compte de la qualité du service offert et en particulier de la régularité.

L’attractivité des services du réseau d’autobus est préservée même en heure creuse

Rapportée à la population, l’offre de transport par autobus proposée aux Londoniens est plus étoffée que celle que l’on rencontre à Berlin, Madrid ou en Île-de-France : deux fois à deux fois et demi plus de kilomètres parcourus par les autobus. En pratique, cela se traduit par un nombre de lignes et un parc d’autobus deux fois plus importants qu’en Île-de-France sur un périmètre équivalent à celui de TfL, c’est-à-dire celui des zones 1 à 4 de carte orange. En journée, 368 lignes dites « à haute fréquence » ont une amplitude de desserte et une fréquence moyennes supérieures aux 352 lignes de la RATP ; s’y ajoutent 181 lignes dites « à basse fréquence ». La nuit, 128 lignes fonctionnent encore : 60 sont des lignes en service 24h sur 24 et 68 sont des lignes particulières analogues à nos Noctiliens. La différence la plus remarquable avec le réseau de banlieue de la RATP porte sur les fréquences offertes qui varient peu au cours de la journée et assurent, pour les lignes à haute fréquence, le maintien d’une offre importante (voire continue) jusqu’à la fin des services.

Ces éléments à l’avantage du réseau londonien ne doivent cependant pas faire oublier que l’Île-de-France dispose de réseaux de métro, de chemin de fer de banlieue et surtout de RER qui présentent certes des imperfections, mais sont beaucoup plus consistants que ceux de Londres.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
International | Mobilité et transports | Veille et comparaisons internationales

Études apparentées