Les dynamiques sociales à l'œuvre en Seine-Saint-Denis

23 février 2012ContactMariette Sagot

La Seine-Saint-Denis ne saurait être appréhendée comme un isolat fonctionnant indépendamment du reste de la métropole francilienne. Les transformations sociales à l’œuvre sur son territoire résultent de processus qui agissent à l’échelle métropolitaine. Son rôle historique dans l’accueil des ménages populaires de l’agglomération centrale se renforce et se double de plus en plus d’un rôle d’intégration des populations issues de l’immigration africaine et asiatique.

Une forte prégnance de la pauvreté en Seine-Saint-Denis

Le département accueille deux fois plus de ménages d’ouvriers que de cadres. Il connaît le taux de pauvreté le plus élevé des départements français (21,5 % en 2008) et la plus forte part de population couverte par le RSA socle en France. La moitié des habitants sont immigrés ou descendants d’immigrés. La situation des enfants est particulièrement alarmante : 37,5 % d’entre eux vivent dans un ménage pauvre et 22 % des jeunes de 15-24 ans sont sortis du système scolaire sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au bac.

Une sous-représentation accrue des ménages de cadres et un renforcement de l’accueil des populations immigrées

Les évolutions vont dans le sens d’une paupérisation du département dans le contexte régional, avec une sous-représentation accrue des ménages de cadres, et d’un renforcement de l’accueil des populations immigrées. Les évolutions ne sont certes pas homogènes d’une commune à l’autre. Si la mobilité résidentielle tend à renforcer la fonction d’accueil des catégories populaires dans les grands ensembles d’habitat social à l’ouest du département, elle accélère le changement social de communes comme Montreuil, Les Lilas, Neuilly-Plaisance ou Gournay-sur-Marne, en affaiblissant la présence ouvrière et en renforçant celle des cadres.

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