Les performances des transports en commun à Londres et à Paris

Offre de transport et régularité

28 avril 2009ContactDanièle Navarre

La définition de zones comparables

Depuis plusieurs années, Londres et Paris font l’objet de comparaisons dans le domaine des transports, car ce sont des métropoles de même importance, dotées de réseaux de transports diversifiés.
Dans cette étude, la comparaison porte sur l’offre de transport et la régularité des réseaux. À Londres comme à Paris, ces deux points font l’objet de contrats d’objectifs de qualité de service entre les exploitants et les autorités publiques responsables de l’exploitation des réseaux.
Il était nécessaire de définir un territoire francilien comparable au territoire de la ville de Londres, Greater London. Par convention, il a été dénommé « territoire aggloméré ». À l’intérieur sont  distingués, par analogie avec Londres, un « noyau central », comparable à l'Inner London, et une « couronne périphérique », comparable à l'Outer London.

L'offre de transport

Plus étoffé physiquement que son homologue francilien, le réseau de chemin de fer londonien assure une desserte plus fine des territoires comparables. En revanche, les gares franciliennes bénéficient d’une meilleure fréquence de desserte en heure de pointe.
Le métro londonien complète l’irrigation du territoire de Greater London avec une maille de desserte assez large dans le centre mais des lignes qui se prolongent jusqu’aux limites de la ville, voire au-delà ; à l’inverse, le métro parisien assure une desserte très fine du centre mais néglige la couronne périphérique.
Les tramways accentuent les écarts de desserte au bénéfice de Paris pour la zone centrale, et de Londres pour la zone périphérique : les tramways franciliens desservent essentiellement le cœur de l’agglomération tandis que le Croydon Tramlink de Londres est un réseau périurbain qui se développe à l’extrémité sud d’Outer London.
Le réseau de bus RATP de banlieue ne dessert qu’une partie de la couronne périphérique francilienne contrairement au réseau de bus londonien qui dessert, avec de bonnes fréquences, la totalité du territoire de Greater London.

La régularité des réseaux

Celle-ci est meilleure à Paris qu’à Londres pour ce qui est des chemins de fer et du métro, mais la comparaison est délicate pour le métro, car la régularité de ce mode ne s’apprécie pas de la même façon à Londres.
Les lignes de tramway présentent une bonne régularité à Londres comme à Paris, en particulier la ligne T2, qui bénéficie d’un site propre intégral, et les lignes T3 et T4 pour lesquelles la priorité aux feux fonctionne correctement.
La régularité des lignes de bus tend à s’améliorer, particulièrement à Londres où la municipalité mène une politique favorable à la circulation des bus depuis 2000.

La régularité des trains londoniens s’améliore régulièrement depuis le grave déraillement d’Hatfields en 2001, qui a déclenché une importante campagne de remplacement des voies et accéléré la modernisation des infrastructures ferroviaires britanniques. La régularité du métro classique de Londres devrait se poursuivre tout au long des phases un et deux du partenariat public privé (PPP) (échéance 2020) consacrées à la rénovation des infrastructures du matériel roulant.
La régularité des chemins de fer franciliens, en revanche, a tendance à se dégrader du fait de la saturation des réseaux, du vieillissement des infrastructures et du matériel roulant, des mouvements sociaux et de la multiplication des causes externes.Le renouvellement en cours du matériel roulant SNCF et RATP (métro et RER), le remplacement progressif du système de signalisation du métro, et le programme de rénovation des infrastructures de RFF sur le point d’être lancé, devraient également permettre d’améliorer la régularité des chemins de fer et du métro.

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