Les pressions foncières dans les milieux agricole et naturel

Analyse du marché foncier observé par la SAFER Île-de-France (1994-2004)

01 septembre 2006ContactLaure de Biasi, Françoise Boulin, Bernard Cauchetier, Amélie Darley, Nicolas Laruelle, Corinne Legenne, Julie Missonnier, Julien Costillé (SAFER IDF), Gaelle Tellier (SAFER IDF), Juliane Ferrer

Entre 1994 et 2004, le marché des terres agricoles et naturelles est resté stable en surface de transactions, alors que le nombre de ventes a augmenté et que le volume financier du marché a connu une croissance continue depuis 1994.

Ce double décalage s'explique, dans le premier cas, par une réduction de la taille des surfaces vendues, dans le deuxième, par une augmentation des prix qui sont passés de 1,40 euro le m2 en 1994 à 3,23 euros en 2004.

Un marché en pleine mutation, marqué par une nette tendance à la hausse des prix et à la présence croissante des acteurs «non agricoles».

Parmi les faits marquants, on note une prédominance des acteurs «non agricoles» qui ont acquis 54 % des surfaces vendues en 2004. Deux marchés coexistent désormais, un marché «agricole» stable en nombre de ventes, portant sur des grandes surfaces, à des prix peu élevés mais en pleine inflation et un marché «non agricole» en pleine croissance avec surfaces plus petites, acquises à des prix élevés.

Cette forte croissance du marché est due principalement à la hausse, depuis 2000, du marché des propriétés bâties, secteur dont sont peu à peu exclus les agriculteurs et qui pose, désormais, le problème du besoin de la construction de nouveaux bâtiments agricoles.

La hausse des prix pose d'abord le problème de l'appropriation croissante de surfaces agricoles par des acteurs non agricoles et surtout celui d'une inflation sur l'ensemble du secteur pouvant entraîner un retrait progressif de l'agriculture.

Les espaces naturels subissent moins de pression sur les prix, mais connaissent une forte augmentation de leurs ventes et pour des usages souvent en contradiction avec la préservation écologique des lieux et l'usage qui doit en être fait.

Il faut, dès lors, s'interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour préserver l'équilibre entre espaces ruraux et espaces urbanisés, faute de quoi, le monde agricole s'effacera devant les logiques de rentabilité économique, évolution qui posera, entre autres problèmes, celui de l'entretien des espaces agricoles et naturels et celui de la transformation des paysages et de leur fonctionnalité.  

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