SIMAURIF

Perfectionnement et valorisation

01 juillet 2008ContactDany Nguyen-Luong

Le projet SIMAURIF signe un nouveau paradigme dans les études de modélisation de trafic. Ce sont trois nouvelles approches qui sont ainsi mises en pratique dans ce projet :

  • l’approche intégrée : couplage entre un modèle de trafic et un modèle d’urbanisation. Mais il faut envisager l’intégration à un niveau encore plus large, avec en aval un modèle d’émission et de diffusion de polluants et de bruit, et en amont un modèle socio-démographique.
  • l’approche infracommunale : les études à l’échelle de l’adresse postale, îlot, quartier doivent se généraliser désormais. Avec l’avènement des Systèmes d’information géographique et les outils dérivés tels que les géocodeurs, il n’y a plus d’excuse aujourd’hui à continuer à faire des études de modélisation au niveau communal.
  • l’approche désagrégée : les agents sont représentés un par un avec leurs caractéristiques et avec leurs probabilités de choix discrets.

La qualité des modèles dépend évidemment de la qualité des estimations économétriques, et aussi, on ne le dira jamais assez, de la qualité des données. Un effort sans précédent a donc été fourni pour construire les bases de données d’entrée et les bases de données d’estimation des modèles.

Un compromis à trouver

Tout au long du projet, les auteurs ont été confrontés à deux méthodologies concurrentes :

  • Celle des chercheurs et celle des praticiens. Les chercheurs-théoriciens travaillent chaque modèle partiel de manière théorique, sans souci de parcimonie dans le choix des variables et indépendamment les uns des autres jusqu’à en oublier l’objectif d’intégration de tous les modèles. Cela a pour conséquent de produire de l’incohérence entre les données voire une incompatibilité de fonctionnement en prédiction du modèle intégré, même si chaque modèle partiel est rigoureusement traité et fournit des explications intéressantes sur le phénomène en question.
  • L’autre méthodologie est celle du praticien-ingénieur-modélisateur qui a une vision globale du modèle intégré et qui doit arbitrer entre la qualité économétrique et le réalisme qui se traduit par la possibilité d’implémenter ou non le modèle. Cette deuxième méthodologie a pour conséquence l’obligation de prendre des hypothèses parfois simplificatrices, peu satisfaisantes intellectuellement, mais ayant l’avantage de permettre l’implémentation et d’aboutir à un outil opérationnel.

Étude de cas : la tangentielle Nord

SIMAURIF a donné des résultats intéressants à l’horizon 2026 (12 ans après la mise en service) sur l’attractivité économique et résidentielle du territoire desservi par l’infrastructure. Ces résultats rejoignent globalement l’analyse qualitative des urbanistes, sans toutefois être concluante quant au thème de la rente foncière. L’outil SIMAURIF peut donc se positionner comme un nouvel outil d’aide à la décision dans le cadre d’une analyse multi-critères.

Un dialogue fructueux

La modélisation de l’interaction transport-urbanisation est un thème situé au croisement de multiples disciplines : mathématiques appliquées, économétrie, économie des transports, urbanisme, sociologie, démographie, économie urbaine, géographie, informatique. Cette recherche a permis un dialogue fructueux entre des experts de chaque discipline.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Mobilité et transports | Déplacements