« Un cluster pour l'excellence et le développement humain de nos territoires »
Interview de Hakim Khellaf, président délégué du Cluster Grand Paris Sport
Comment est né le projet de Cluster Grand Paris Sport ?
Hakim Khellaf : À l’origine de ce projet, j’étais Secrétaire général de l’université d’Évry–Vald’Essonne. C’est avec le Président de l’agglomération Grand Paris Sud, le département de l’Essonne et la préfecture de l’Essonne que nous avons eu l’idée de créer un espace dynamique autour du Grand Stade de rugby, prévu sur le site de l’hippodrome de Ris-Orangis Bondoufle. Malgré l’arrêt du projet de Grand Stade fin 2016, cette ambition est restée intacte, et s’est même renforcée. Fin 2017, après un an de préfiguration et plus de 300 rencontres, l’association Cluster Grand Paris Sport a été créée, pour contribuer au renouveau du sport français, à l’aube des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Actuellement, les principaux financeurs du Cluster sont l’Agglomération Grand Paris Sud, la Préfecture et le Département de l’Essonne, mais le tour de table va s’élargir à d’autres acteurs, notamment privés. Il y a une véritable volonté politique de faire du territoire un lieu pilote porteur d’un nouveau modèle sportif.
Quelles en sont les principales missions ?
H. K. Le Cluster vise à fédérer les acteurs du sport, de la recherche, de l’éducation, de la formation, de l’innovation et de l’économie du territoire Sud-francilien. Le territoire compte une forte concentration d’acteurs scientifiques de renoms, tels que le Genopole, l’université d’Évry – Paris – Saclay, de nombreux centres de recherches dans le domaine de la santé et du biomédical... Son action concerne aussi bien le sport santé et bien-être que le sport de haut niveau, en passant par la pratique amateur. Elle se décline selon quatre axes : la recherche, l’éducation-formation, le développement économique et la santé. Le Cluster Grand Paris Sport est un mélangeur de talents ! Il a, par exemple, permis le lancement d’une unité mixte de recherche, associant l’Université d’Évry – Paris – Saclay, l’Institut de recherche biomédicale des armées et le Centre d’études et de recherches sur l’intensification du traitement du diabète, au sein d’un laboratoire de recherche sur la biologie de l’exercice pour la performance et la santé. Autre exemple, côté développement économique, nous sommes en train de finaliser un programme d’accueil et d’accompagnement de start-up dédiées au sport, en lien avec les incubateurs présents sur le territoire, et notamment l’IMT Starter, incubateur des trois grandes écoles évryennes (École nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise, Télécom Sud Paris et Institut Mines Télécom – Business School).
Pouvez-vous détailler votre projet de campus sport ?
H. K. L’objectif du Cluster est de rassembler en un même lieu tous les projets en cours et à venir. Le Campus Grand Paris Sport participera à l’attractivité du territoire dans le cadre d’un projet plus global, en cours de programmation par Grand Paris Aménagement et l’Agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne – Sénart. C’est l’une des quatre polarités définies pour réaménager le site élargi de l’ancien hippodrome de Ris-Orangis Bondoufle. Le site du projet bénéficie d’une desserte diversifiée par la route et les transports en commun, situé à quelques kilomètres de l’aéroport d’Orly. Il est un des derniers endroits de grande couronne où l’on peut compter autant d’atouts et disposer d’un foncier disponible de 200 hectares sous maîtrise publique. Dès à présent, une dizaine d’acteurs sont intéressés pour s’implanter sur ce campus, dont des fédérations sportives, des clubs, l’université d’Évry, etc. Le Campus Grand Paris Sport offrira une unité de lieu pour favoriser les collaborations entre acteurs et fertilisation croisée. Livré en 2023, il s’inscrira pleinement dans le cadre de l’héritage des Jeux de Paris 2024 et contribuera à l’excellence et au développement humain de nos territoires.
Propos recueillis par Laure Thévenot, socio-économiste, IRDS, L'Institut Paris Region