La Généralité de Paris, Alexis-Hubert Jaillot

1708

20 juillet 2019

Échelle : 1/395 000   Format : 39,5 x 55,4 cm

La Generalité de Paris divisée en ses Eslections. Dédiée à Messire Iean-Iacques Charron [...] intendant de la Generalité de Paris, par son tres humble et tres affectionné Serviteur A-H-Iallot, Geographe du Roy.

La Généralité de Paris était, sous l'Ancien Régime, la plus grande en superficie des circonscriptions administratives concernant Paris et sa région. Elle englobait au nord des villes comme Compiègne ou Beauvais et s'étendait au sud jusqu'au Nivernais. La vaste étendue de cette circonscription - au point qu'il est nécessaire d'avoir deux feuilles pour la représenter pourtant au 1/395 000 - s'explique par son rôle essentiel dans l'approvisionnement de Paris. À une époque où les chemins d'eau étaient les seuls qui permettaient le transport des plus lourdes charges, il fallait pouvoir bénéficier du plus large bassin versant amont pour profiter du flux des rivières, qu'une flèche indique souvent dans les cartes à plus grande échelle. Ainsi, des rivières comme la Cure ou l'Armançon et leurs affluents, sans même évoquer de plus importantes comme l'Yonne ou le Loing, pouvaient contribuer au ravitaillement de la capitale en bois et grain, fer et métallurgie, vin et étoffes. Au nord-ouest, l'Élection de Beauvais permet d'englober le bassin du Thérain, affluent de l'Oise et débouché de l'industrie textile. Ces cartes, issues d'un atlas de 46 planches qui portaient chacune la liste des rivières navigables, émanent de l'atelier des Jaillot. Elles sont dédiées aux intendants, ce qui montre bien l'importance de leurs multiples fonctions administratives, notamment celle de veiller à l'entretien et surtout à la police des voies d'eau pour en assurer le débit en exigeant des propriétaires le maintien du bon état des berges et le libre accès aux chemins de halage, fonctions vitales du bassin versant. Pour se faire aider, l'intendant pouvait compter sur ses subordonnés, répartis dans les vingt-deux Élections, circonscriptions dont les cartes donnent les périmètres, souvent tourmentés car provenant de découpages plus anciens, notamment d'origine féodale. Malgré sa puissance, le roi ne peut aller contre les particularismes locaux, héritiers d'une longue tradition. Les villes chefs-lieux de chaque Élection, où se trouvent les agents du roi pour les questions administratives et judiciaires, apparaissent en rouge. Certaines ont perdu de leur importance de nos jours, n'ayant pas été reprises comme chefs-lieux de département (ou d'arrondissement) après 1790, mais elles furent durant longtemps les têtes des bassins de vie sur lesquels viendront se greffer les grands axes routiers encore absents de ces cartes. Notons également que ces planches portent le nom de Pays (Brie, Hurepoix, France, Gâtinais) dont les appellations résistent au temps et aux évolutions administratives, alors même qu'elles ne correspondent pas à des espaces géographiques définis avec précision, ni à des circonscriptions administratives. Bien que ces cartes soient d'abord togographiques, elles figurent aussi certains massifs forestiers, notamment dans les Élections périphériques à celles de Paris.