L’économie éphémère

Une opportunité pour renforcer l’hospitalité des territoires

30 novembre 2017ContactPascale Leroi, Antonin Michelet (Créaspace), Alexandra Cocquière

Camions-épiceries sillonnant les campagnes, restaurants saisonniers de plage, marchés forains, kiosques ont toujours eu leur place dans l’économie. Aujourd’hui, ce modèle est revisité : il se diversifie, et répond à de nouveaux usages, marchands et non marchands. Aussi boutiques, bars et galeries éphémères, food-trucks, camions itinérants, mobilier urbain provisoire fleurissent dans les villes et sillonnent le périurbain.

Un état des lieux de l’économie éphémère dans ses usages, ses dynamiques et ses acteurs

Les exemples réunis dans cette étude montrent l’éventail des activités installées dans les constructions légères (containers réaménagés, kiosques, cabanons…) ou dans les itinérants (triporteurs, camions, remorques…) sous le terme générique d’« économie éphémère ». Ce sont pour la plupart des activités marchandes : commerce, restauration, services, réparation de vélos, agriculture urbaine, etc. L’économie éphémère recouvre également des activités non marchandes : information et concertation, pédagogie, recrutement, dons et échanges, compostage, jardinage urbain. Les activités de l’économie éphémère et leur installation dans un immobilier léger ou des véhicules itinérants autorisent des micro-interventions dans le but d’améliorer l’hospitalité des territoires. Elles apportent de la diversité dans les zones denses déjà équipées. Elles permettent, lorsque ce sont des activités itinérantes, d’aller à la rencontre de population isolée, en zone rurale notamment. Elles ouvrent des possibilités d’offre commerciale dans des territoires où la place n’est pas disponible, ou lorsqu’une présence quotidienne n’est pas viable. Elles répondent à une offre évènementielle ou saisonnière.

Les différents types d’implantations, les liens avec le territoire et les enjeux pour l’hospitalité

De plus les constructions légères, le petit mobilier permettent des expérimentations, par exemple pour tester de nouveaux usages urbains (mobilier urbain provisoire), pour accueillir de l’agriculture en ville (culture en container) ou pour faire du compostage collectif (cabanons de compostage).
Certaines de ces activités éphémères ne sont pas toujours bien perçues, notamment celles qui peuvent concurrencer le commerce sédentaire. Les demandes d’installation des itinérants sont, selon nos entretiens, plus nombreuses que les autorisations. Les conditions d’exercice sont par ailleurs souvent difficiles. Les activités qui bouleversent des pratiques convenues (par exemple le mobilier urbain expérimental ou les jardinières collectives) peuvent déranger les habitants. Malgré ces limites, l’économie éphémère offre de nouvelles possibilités pour développer l’hospitalité des territoires et les villes s’y intéressent. L’étude conclut à une nécessaire anticipation en s’appuyant sur 7 éléments clés pour favoriser son insertion : préciser les objectifs de son accueil au niveau territorial, s’assurer du niveau de qualité de la prestation, et de son insertion dans le paysage, associer les entreprises et les salariés, raisonner à une échelle intercommunale (pour l’accueil des itinérants notamment), associer les sédentaires (pour des ventes ponctuelles par exemple), prévoir des structures légères, mais praticables en toute saison (abris, halles, etc.), développer des projets « non attendus » avec des associations ou des habitants.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Économie | Attractivité et convivialité | Commerce et consommation | Tourisme

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