L’impact des sites logistiques en Île-de-France

Résultats des enquêtes et ratios

29 avril 2009ContactLydia Mykolenko, Corinne Ropital

Quel est l’impact de l’activité logistique en termes d’emplois, de circulation de camions et de volume ? Peut-on identifier leurs aires de marché ? Établir des ratios sur les flux entrant et sortant ?

À partir des enquêtes menées dans quatre secteurs géographiques d’Île-de-France où la logistique est largement présente, un échantillon a été établi par repérage sur le terrain. Au total, 54 entreprises interrogées, qui représentent un million de m² de surface de stockage.
Ces secteurs aujourd’hui non organisés où l’on trouve à la fois des bâtiments abritant des fonctions purement logistiques et des bâtiments abritant des fonctions de production industrielle préfigurent ce que seront demain les « sites de services multimodaux et d’échanges ».

45 entreprises sur 54 interrogées sont des entrepôts logistiques

Ces entrepôts ont une surface moyenne de 24 000 m². Une typologie des sites d’enquêtes, des types de lieu d’origine et de destination et des types de produits a été élaborée afin de synthétiser les résultats et d’établir des ratios. Un entrepôt de 10 000 m² fait travailler en moyenne 61 salariés. Ce ratio varie selon que l’entrepôt est situé en zone dense ou en grande couronne, selon qu’il livre des magasins ou d’autres plates-formes logistiques ou industrielles et selon la nature des marchandises qu’il traite, avec, d’ailleurs, une relation entre ces facteurs.
En tonnage, les entrepôts dont les flux sont destinés aux grandes enseignes que sont les hyper/supermarchés, hards discounters, GMS… ont un ratio qui avoisine les 154 tonnes par jour pour 10 000m². Ceux livrant uniquement des plates-formes logistiques et ont une fonction de –hub– génèrent des flux beaucoup plus importants (341 T/j/10 000 m²).

Quel est l’aire de marché de leurs livraisons et le nombre de véhicules générés selon le type de produit ?

9 entrepôts sur 10 ont une vocation à la fois régionale et nationale, c’est-à-dire qu’ils livrent à la fois la région Île-de-France et le reste de la France.
3 entrepôts sur 5 livrent à la fois en zone urbaine et périurbaine.
En moyenne 20 poids lourds sont déchargés et chargés chaque jour pour 10 000 m² d’entrepôt.
Les entrepôts traitant de l’express génèrent 7 fois plus de véhicules que l’ensemble des sites avec 140 véhicules par jour pour 10 000m² en entrée et autant en sortie.
Les entrepôts traitant des produits alimentaires et implantés en grande couronne génèrent plus de véhicules que ceux situés en petite couronne, soit 29 véhicules par jour pour 10 000 m².

L’Île-de-France une région privilégiée pour son réseau d’infrastructures et son bassin de consommation

Pour les acteur rencontrés, le choix de s’implanter en Île-de-France a été déterminé par la qualité du réseau routier principal largement développé, composé des autoroutes et de La Francilienne. 7 entreprises sur 10 ont mis en avant l’importance du marché. Les autres atouts sont son positionnement central, son bassin d’emploi, la possibilité d’utiliser le transport ferroviaire, et le coût relativement peu élevé du terrain ou du loyer.
Mais ce qui fait la force de l’Île-de-France en matière d’implantation peut se révéler une faiblesse. 9 sites sur 10 ont mis en avant les problèmes de circulation, plus particulièrement de congestion grands axes routiers, loin devant les problèmes de la voirie en milieu urbain, et la fermeture de certains axes le soir. L’accessibilité en transport en commun des zones logistiques devrait être davantage adaptée aux horaires de l’activité logistique. La concentration des sites logistiques qui génère une concurrence en matière de recrutement se traduit par un manque de main d’œuvre dans certains secteurs. Des problèmes de stationnement des camions sur les zones logistiques et en ville ont également été évoqués.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Mobilité et transports | Transport de marchandises et logistique