L'impact spatial et énergétique des data centers sur les territoires

Projet ENERNUM

11 mars 2019ContactFanny Lopez (École d’architecture de la ville & des territoires de Paris-Est), Cécile Diguet

Face à la croissance massive des échanges de données et des besoins de stockage, l’impact spatial et énergétique des data centers va être de plus en plus structurant pour les territoires. Leur diversité d’usages, d’acteurs, de tailles et d’implantations rend aujourd’hui complexe la lecture de leurs dynamiques et de leurs effets spatiaux.

Le présent rapport s’attache donc à donner une image du paysage des data centers en Ile-de-France et dans trois territoires des États-Unis, représentant chacun des situations spatiales et énergétiques différentes (ville dense, espace périphérique, rural). Facteur potentiel de déséquilibre des systèmes énergétiques locaux, objets dont l’accumulation urbaine et la dispersion rurale questionnent, les data centers font ici l’objet d’une analyse approfondie pour mieux appréhender les nouveaux territoires numériques en construction, les solidarités énergétiques à construire et les alliances d’acteurs à mettre en place.

Un focus est également réalisé sur les infrastructures numériques alternatives et citoyennes, qui se développent aussi bien en Afrique, Amérique du Sud, que dans les territoires mal couverts en Europe ou aux États-Unis. Dédiées à l’accès à Internet et de plus en plus, aux services d’hébergement et de cloud, elles peuvent constituer une réponse distribuée et pair-à-pair, dont l’impact écologique pourrait finalement se révéler plus limité que les infrastructures centralisées de grande échelle car calibrées au plus près des besoins locaux, mais aussi plus résilientes car moins centralisées techniquement et moins concentrées spatialement. Elles constituent ainsi une option à considérer, soutenir mais aussi à mieux évaluer, pour réduire les impacts spatiaux et énergétiques des data centers.

Le rapport propose également des visions prospectives qui combinent des tendances de fond et des signaux faibles pour imaginer les mondes numériques de demain, dont trois possibles sont décrits : « Croissance et ultracentralisation numérique » ; « Stabilisation du Système Technique Numérique et diversité infrastructurelle : quête d’une difficile résilience » ; « Ultradécentralisation numérique : la fin des data centers ? ». Enfin, des recommandations sont proposées autour de 3 axes : les acteurs et la gouvernance ; l’urbanisme et l’environnement ; l’énergie. Des pistes d’approfondissement et d’études sont également présentées.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement | Économie | Économie numérique | Changement climatique

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