Paysages d’entrée dans la métropole francilienne

La mise en exergue d’un territoire identitaire : l’autoroute A1

23 juin 2016ContactAdelaide Bardon, Teodora Nikolova, Frédérique Prédali, Amélie Rousseau, Pauline Zeiger, Camille Mourier

Aujourd’hui peu valorisée, l’autoroute A1 pourrait être considérablement améliorée par la mise en scène des paysages traversés

Cette étude porte sur la perception du paysage depuis l’autoroute A1, axe stratégique emblématique de l’arrivée en Île-de-France en raison de la présence de l’aéroport international de Paris-Charles de Gaulle dans le secteur de Roissy. C’est aussi un axe médiatique, qui fait parler de lui. Aujourd’hui peu valorisé, l’axe pourrait être considérablement amélioré par la mise en scène des paysages traversés. L’objectif est de travailler sur la perception du paysage depuis les axes ferrés et routiers. Aujourd’hui, la volonté d’aller le plus vite possible vers sa destination n’est pas le seul aspect que revêt un déplacement. Celui-ci peut être rendu qualitatif et vécu comme une expérience. La destination, mais aussi l’identité du territoire traversé peuvent être données à voir.

Développer une vision globale sur tout le parcours de l’autoroute

Un partenariat a été monté entre l’IAU îdF, l’Agence des espaces verts et l’EPA Plaine de France pour réfléchir à l’aménagement des entrées métropolitaines, et plus précisément ici à la mise en valeur des paysages de l’A1.
La première partie de l’étude détaille ce que l’on en perçoit depuis l’axe, c’est-à-dire presque rien pour l’œil non aguerri. On constate un décalage entre les perceptions de la plupart des usagers, la richesse et la diversité du territoire traversé. Pourtant, tout est là et ne demande qu’à être révélé. Le parcours, assez dégradé lorsque l’on se rapproche de Paris, alterne ouvertures (vues lointaines et rapprochées) et fermetures (talus, tunnels, murs anti-bruit). Le diagnostic présente l’entrée progressive dans la métropole par grandes séquences paysagères qui reflètent chacune une facette du territoire francilien : rurale et agricole, aéroportuaire et donc métropolitaine, économique, urbaine et patrimoniale avec les mutations du cœur d’agglomération. Un enjeu principal émerge : donner à voir la richesse du territoire et se repérer. Les recommandations s’articulent autour de plusieurs axes : en priorité, la propreté aux abords immédiats de l’axe, l’unité, la lisibilité tout au long du parcours pour raconter l’entrée dans la région, la nécessité de flécher et d’orienter le regard en s’appuyant sur les ouvertures et les fermetures, enfin, dans un territoire très dynamique, l’intégration des projets pour en faire des supports de valorisation du paysage. Les recommandations sont déclinées tout au long du parcours, par séquence, à l’aide de cartes, et des exemples localisés permettent de préciser et d’illustrer les propositions. Les bonnes pratiques en France et à l’étranger ont été source d’inspiration. L’intérêt de l’étude est de développer une vision globale sur tout le parcours de l’A1 pouvant aboutir à un schéma d’axe.

Des enseignements peuvent être tirés de ce travail pour améliorer l’insertion paysagère d’autres grandes entrées ferrées et routières de la région Île-de-France

Ces propositions devraient contribuer à une mise en œuvre concrète qui ne pourrait se faire sans associer les acteurs locaux, aussi bien publics que privés. Cette étude se veut d’abord un outil de sensibilisation. Elle devrait permettre à l’AEV et à l’EPA Plaine de France d’enrichir un argumentaire pour le travail de terrain. Des actions pédagogiques auprès des collectivités et des acteurs privés contribueraient à valoriser le paysage visible depuis l’autoroute et ainsi tout le territoire. De nombreux autres acteurs (DIRIF, CD, CAUE, Région, Société du Grand Paris, ADP, collectivités, etc.) concernés par l’axe routier de l’A1 pourront être intéressés par les propositions développées et contribuer à l’embellissement de cette porte d’entrée en Île-de-France, qui souligne ses diversités et ses richesses auprès des touristes, des acteurs économiques et auprès de tous ceux qui empruntent l’axe. Plus largement, des enseignements peuvent être tirés de ce travail pour améliorer l’insertion paysagère d’autres grandes entrées ferrées et routières de la région Île-de-France. À partir de l’étude de ce secteur, une méthode d’analyse du paysage a été définie, qui pourra par la suite être appliquée ailleurs. Le RER B, étudié en parallèle, fait également l’objet d’un rapport à paraître. Au-delà de la mise en valeur des paysages de l’A1, l’IAU îdF mène une réflexion sur les potentialités de transformation du réseau autoroutier du Grand Paris dans le cadre du programme « Avenues métropolitaines », et notamment de l’axe A1. L’institut développe aussi une expertise sur le réseau routier régional et sur l’accès aux aéroports.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Paysage



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