Prospective territoriale, communauté d'agglomération du Val de Bièvre

28 février 2013ContactAnca Duguet, Brigitte Guigou

La conjonction de l'arrivée des gares du Grand Paris Express (GPE) avec une situation de première couronne au cœur de territoires de projets (Paris, Seine Amont, Vallée scientifique de la Bièvre, Saclay) destine le Val de Bièvre à jouer un rôle nouveau dans la métropole. Dans ce contexte, faire émerger collectivement un futur souhaitable avec les acteurs locaux, nécessite de s’appuyer sur son dynamisme, son identité et son histoire propres. Comment pourraient évoluer les dynamiques d’aménagement et leurs grands équilibres programmatiques ? Comment réorganiser les mobilités pour aller vers une ville des courtes distances ? Quels impacts sur les quartiers de gare ? Quelles pistes d’actions nouvelles sur le logement ? Comment valoriser l’atout de la qualité urbaine ? L’IAU îdF est sollicité pour appuyer et animer cette démarche prospective concomitamment aux études et réflexions que l’institut mène sur la métropole francilienne, dans le domaine du logement, du développement économique et de l’emploi, des transports, de l’aménagement et du développement territorial.

Une forte unité géographique et une qualité spatiale reconnue

Le site de la vallée de la Bièvre (coteaux et plateau), l’armature urbaine qui en découle, les aqueducs révélateurs du site et supports de promenades, mais aussi la trace de l’autoroute A6 et les coupures qu’elle induit, sont des éléments qui caractérisent la CAVB. Ce sont autant d’enjeux forts pour l’avenir afin de valoriser son identité. Par exemple, le projet de réouverture de la Bièvre est fédérateur et mériterait une jonction avec Paris et une valorisation d’ensemble, en lien avec le ru de Rungis.

Maintenir la mixité sociale sur le territoire

À l’échelle de la région, les inégalités territoriales se renforcent. Dans les communes de l’ouest et dans une partie du Val-de-Marne, l’écart des revenus des ménages à la médiane régionale s’accroît « vers le haut », alors que dans la Seine-Saint-Denis, l’est du Val-d’Oise et le territoire d’Orsa, l’écart s’accroît « vers le bas ». En revanche, dans la CAVB, les évolutions des revenus des ménages sont peu éloignées des médianes régionales. La CAVB en 2009 reste un territoire mixte et « moyen » sur le plan du peuplement. Face aux risques de fracture sociale et territoriale, maintenir une mixité sociale sur le territoire est un enjeu fort.

Une grande diversité du tissu et des formes d’habitat

Le tissu urbain est relativement dense mais des potentiels de densification existent lorsque l’on travaille à l’échelle fine. Le plan local de l’habitat intercommunal met l’accent sur l’importance des besoins en logements sociaux, dont témoigne la croissance continue du nombre de demandeurs (+ 47 % entre 1999 et 2009). Dans le CDT, la CAVB et l’État se sont engagés en faveur du maintien de la diversité de l’habitat et d’un objectif de construction annuelle de 1 400 logements/an.

Ce que va changer le Grand Paris Express (GPE)

Aujourd’hui, 90 % des actifs qui habitent le territoire du Val de Bièvre travaillent à Paris ou en petite couronne. Le GPE permettra à la CAVB d’offrir un bassin d’emploi plus étendu qui restera orienté vers Paris et les Hauts-de-Seine, ainsi qu’un meilleur accès à Orly-Rungis, Seine-Amont et Créteil. Il offrira également un potentiel d’attraction accru, à condition de développer des emplois à proximité des stations et de profiter du positionnement entre Paris et Orly. Un enjeu fort résidera dans le renforcement des liaisons au sud de la CAVB, et dans la bonne qualité des rabattements.

L'articulation des projets urbains et des projets de transport au cœur d'une prospective temporelle

Trois étapes ont été prises comme points de repère dans les propositions de scenarios temporels. L’horizon 2015 pour mieux rebondir sur les nouvelles offres de transport. Le moyen terme avec, dans un premier temps, l’ouverture de la ligne rouge du GPE : à ce stade, l’impact des deux nouvelles gares d’interconnexion (Arcueil-Cachan et Aragon) sera plus fort que celui de la station Institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif). Et dans un second temps, la mise en service des stations KB Hôpital, IGR et Trois Communes, avec l’arrivée de la ligne bleue du GPE. Ces simulations sont à la base d'hypothèses pour de nouveaux développements, de préconisations thématiques pour de nouvelles mobilités, une intensification des projets de logements, dans une valorisation soutenue de la qualité urbaine.

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Gouvernance | Intercommunalités