Veille sur les transports à Madrid

Année 2013

30 avril 2014ContactFrédérique Prédali

Touché de plein fouet par la crise économique, l’État espagnol impose encore aujourd’hui des restrictions budgétaires aux collectivités locales.

Des plans d’investissement moins ambitieux en période de rigueur budgétaire

L’investissement public dans le domaine des transports est ainsi particulièrement concerné : S’agissant des projets d’infrastructures ferroviaires, la région et l’Etat ont revu à la baisse leurs objectifs inscrits dans leurs plans d’investissement totalisant à eux deux un peu plus de 5 milliards d’euros. Ainsi sur les 115 kilomètres de nouvelles lignes inscrits au Plan Cercanias 2009-2015, seulement 8,8 kilomètres de la liaison aéroportuaire sont achevés à ce jour. Le plan d’investissement de la CAM (2011-2015), dont les objectifs sont beaucoup moins ambitieux que ceux des périodes précédentes, semble accumuler du retard faute de financement. Et, en plus des contraintes financières actuelles, le vieillissement prématuré de certaines lignes de métro récentes interroge sur les méthodes de construction et sur la soutenabilité du rythme de construction depuis une quinzaine d’années.

La municipalité de Madrid en faveur de transports publics plus durables

Dans ce contexte de diminution de la dépense publique, la Ville de Madrid a fait le choix de miser sur les transports dans le budget 2013 contrairement aux années précédentes. Ainsi plusieurs projets ont été concrétisés cette année :

  • l’achat de bus hybrides pour le centre de Madrid ;
  • l'aménagement des grands boulevards qui ceinturent la capitale espagnole donnant une place plus importante aux transports publics et aux cyclistes ;
  • le projet de vélo en libre-service, inauguré au printemps 2014 avec des vélos à assistance électrique.

Face à une baisse de fréquentation, les opérateurs cherchent à rationaliser leurs dépenses tout en offrant de nouveaux services

De leur côté les opérateurs sont incités à rationaliser leurs dépenses de fonctionnement et effectuer des économies, comme le montrent la nouvelle offre de bus nocturnes EMT et l’installation d’un système de ventilation plus intelligent et plus économe dans le métro. Malgré de nouveaux services comme les points d’accès Wifi dans les bus et aux arrêts, et la couverture mobile dans le métro grâce à un partenariat publicitaire avec l’opérateur Vodafone, l’offre de service en matière de transport n’est pas bonifiée de manière significative en contrepartie des hausses tarifaires à répétition (de 13 % en 2012, et de 4,6 % en 2013). Les Madrilènes peuvent même constater une dégradation de l’offre dans le métro où le cadencement a diminué de 15 %. Metro de Madrid cherche ainsi à rationaliser ses dépenses en raison de la baisse de fréquentation des transports madrilènes (tous modes confondus) qui atteint 14 % sur la période 2008-2013 et d’environ 4,2 % sur la seule année 2013. Cette stratégie a un effet préjudiciable pour la fréquentation, et donc sur les recettes, ce qui pose la question de sa pertinence.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
International | Mobilité et transports | Veille et comparaisons internationales