Outre son rôle sur le plan paysager et hydrographique, l’eau est une ressource dont il faut assurer durablement la gestion. Relativement abondante en Île-de-France, elle n’en connaît pas moins des tensions liées aux prélèvements lors d’épisodes de sécheresse sévère. Essentiels à la vie, l’eau et les milieux associés à sa présence (rivières, berges, étangs, mares...) assurent des services écosystémiques en termes d’approvisionnement (production d’eau potable, irrigation…), de régulation (effet tampon, effet rafraîchissant…), de transport de biens et de personnes (rivières navigables) et d’évacuation des effluents avant traitement (assainissement), mais également sur le plan culturel et social (agrément, loisirs, paysage…). Si la qualité de l’eau du robinet s’est améliorée en Île-de-France (elle est globalement bonne), la qualité environnementale des eaux brutes n’est pas toujours dans un état satisfaisant.
Des progrès sur l’état écologique des cours d’eau, mais une qualité des eaux souterraines dégradée
Les cours d’eau franciliens sont soumis à plus de pressions qu’ailleurs dans le bassin Seine-Normandie. Leur état s’est néanmoins un peu amélioré depuis 2013. En revanche, de nombreux petits cours d’eau et des masses d’eau souterraines présentent un état écologique préoccupant, en raison des pollutions diffuses azotées (provenant notamment des fertilisants agricoles et des rejets de stations d’épuration) ou issues des produits phytosanitaires. Seules 16 % des rivières d’Île-de-France présentent un bon état chimique. Ce chiffre monte à 85 % lorsque l’on ne prend pas en compte les polluants ubiquistes : des substances à caractère persistant, bioaccumulables, présentes dans les milieux aquatiques (hydrocarbures aromatiques polycycliques, mercure…).
Enjeux
Dans un contexte de changement climatique qui augmentera le stress hydrique estival et limitera les recharges des nappes, il s’agit de maîtriser les volumes d’eau prélevés, mais aussi de limiter les pollutions diffuses, notamment agricoles (azote, phosphore et pesticides), ainsi que les pollutions émises par le milieu urbain. Des changements de pratiques agricoles doivent répondre à ces enjeux. En milieu urbain, la gestion intégrée de l’eau de pluie (noues, bassins à ciel ouvert, toitures végétalisées, espaces de pleine terre de différentes formes et de différentes tailles accueillant une végétation plus ou moins développée…) doit également permettre, en partie, de répondre à ces défis, en filtrant les polluants et en compensant l’imperméabilisation des sols. Développer les usages alternatifs à l’eau potable (utilisation d’eau de pluie et d’eaux grises) et promouvoir la séparation des urines constituent des pistes pour limiter les consommations d’eau, recycler l’azote et le phosphore, et limiter la pollution des milieux aquatiques. Ces pratiques doivent notamment être développées dans les nouveaux écoquartiers.