Bilan de fonctionnement 2022 des unités de méthanisation en Île-de-France
La méthanisation est en plein essor en Île-de-France. Elle contribue à la lutte contre le changement climatique par la production d’énergie renouvelable et la réduction de l’usage d’énergies fossiles. Son développement est soutenu, tant au niveau national en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050, qu’au niveau régional, dans le cadre de la Stratégie Énergie-Climat, du Plan Méthanisation, ou encore du Schéma Régional Biomasse.
Cette étude est une synthèse technique de fonctionnement des unités de méthanisation franciliennes (millésime 2022), issue d’une démarche d’enquête auprès des exploitants conduite conjointement par les services de l’État (DRIEAT, DRIAAF), la Région Île-de-France, la Direction Régionale de l’ADEME et L’Institut Paris-Region (Observatoire Régional des Déchets [ORDIF] et Agence Régionale Énergie-Climat [AREC]). Grâce à l’acquisition de données factuelles reflétant la réalité des pratiques, les résultats présentés permettent de contribuer au suivi de la filière et des objectifs fixés par les différents plans et schémas régionaux et à l’alimentation des systèmes d’information dédiés au suivi du développement de la méthanisation (ROSE et PROMÉTHA). Ce bilan intègre les chiffres clefs et les principaux indicateurs pour caractériser le développement et les enjeux de la filière méthanisation : nombre et type d’installations, types et quantité d’intrants, production et efficacité énergétique, gestion des digestats, modes de gestion, dynamique de la filière, etc.
L’Île-de-France compte 61 unités de méthanisation en fonctionnement en 2022, dont 43 unités agricoles, 9 sur stations d’épuration, 7 unités territoriales, 1 unité industrielle et 1 unité de traitement de la fraction fermentescible d’ordures ménagères.
- 47 unités de méthanisation injectent du biométhane sur les réseaux de distribution et de transport de gaz, 9 unités valorisent le biogaz en cogénération (chaleur et électricité) et seulement 5 unités produisent de la chaleur seule.
- 39 unités sont localisées dans le département de la Seine-et-Marne, pionnier en matière de production de gaz vert. Les 22 autres installations sont réparties sur les départements des Yvelines (11 unités), de l’Essonne (7 unités), du Val de Marne (2 unités) et du Val d’Oise (2 unités).
Chiffres clefs du parc de méthanisation en fonctionnement en 2022 en Île-de-France
Le nombre d’installations en fonctionnement a été multiplié par 6 entre 2010 et 2022, et cette dynamique a été fortement portée par les unités agricoles en injection de biométhane dans les réseaux de gaz. Les projections établies anticipent une vingtaine de nouvelles unités mises en service à horizon 2025, dynamique à nouveau principalement portée par les unités localisées en Seine-et-Marne (65% des projets), surtout en injection de biométhane dans les réseaux de gaz (98%). Fin 2022, 83 sites ont déjà réservé des capacités d’injection de biométhane dans le registre d’Île-de-France (dont 47 sites de biométhane injectaient déjà fin 2022), pour une Capacité maximale (Cmax) réservée totale de 2,3 TWh/an, soit 46% de l’objectif fixé par la Stratégie énergie-climat de la Région Île-de-France de 5 TWh de biométhane produit par méthanisation et injecté à horizon 2030.
Évolution d’unités de méthanisation franciliennes par mode de valorisation énergétique
L’augmentation du nombre d’installations est très marquée sur la période 2020-2023, qui s’explique par une grappe de projets financés par la Région Île-de-France et l’ADEME en 2018-2019 en anticipation d’une modification des conditions tarifaires de rachat du biométhane (intervenue en novembre 2020). Un tassement sur l’évolution d’unités de méthanisation franciliennes dû au nouveau contexte (règlementation ICPE, nouveaux tarifs, acceptabilité…) et accru par la crise énergétique actuelle est anticipé sur la période 2024-2025.
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Énergies renouvelables et de récupération |
Méthanisation