Envies de villes

Les Cahiers n° 149

01 décembre 2008Contact

Comprendre

La qualité d’une ville est une notion subjective et relative.
Dans le temps, un bref regard historique nous révèle que l’idée qu’une ville puisse être porteuse de qualité n’a pas toujours été évidente et que, selon les époques, cette qualité urbaine a pris différents sens, oscillant entre esthétisme et fonctionnalisme. Dans l’espace, entre l’échelle du quartier et l’échelle métropolitaine, la qualité urbaine s’appuie sur des critères différents, voire conflictuels. Enfin, la définition de la qualité urbaine varie fortement selon l’observateur. Les attentes des habitants reflètent des situations diverses et le citadin, selon qu’il est habitant ou usager, selon sa situation familiale ou son âge, n’a pas les mêmes aspirations.
De plus, confrontées aux regards des professionnels ou des élus en charge de l’urbanisme, ces aspirations font apparaître des décalages, notamment parce que parler de qualité urbaine, ce n’est pas seulement parler de la qualité du cadre de vie. La qualité urbaine ne se réduit pas à une définition unique.
La variété des villes, la multitude des attentes et les différences de points de vue font que la qualité urbaine réside dans le "sur mesure" et dans la diversité des réponses proposées.

Agir

Habitants, professionnels de l’urbanisme et élus sont au cœur des choix urbains et doivent retrouver l’ambition de faire des villes de qualité. Leurs rôles sont d’autant mieux définis lorsqu’ils s’inscrivent dans le cadre d’une démarche partagée de projet de territoire.
L’aménagement n’a pas de valeur qualitative indépendante de tout contexte, mais au contraire il puise sa qualité de la complicité qu’il noue avec le site dans lequel il s’inscrit. C’est pourquoi il devient important de réinvestir un urbanisme de l’ordinaire, du quotidien, respectueux de son contexte. De nombreux exemples nous montrent
que créer une ville mixte et compacte, intégrant qualités architecturale, paysagère et environnementale appelle une réflexion globale et adaptée à chaque territoire.
Elle nécessite également de faire appel à la créativité de tous les acteurs de l’aménagement et d’associer les citadins, en tant qu’experts du quotidien, au moment du projet mais également dans la durée.
Dans ce contexte, les représentants politiques sont à la fois animateurs du débat public, porteurs de projets et arbitres des décisions.

Anticiper

Un détour par les utopies actuelles fait ressortir un certain nombre de préoccupations nouvelles auxquelles la ville de demain devra répondre. En effet, la ville du XXIe siècle est une ville en mutation qui doit s’adapter à la transformation des ménages, des rapports sociaux, à l’évolution des mobilités et à la croissance démographique. Pour répondre à ces enjeux, les innovations à mobiliser en matière d’urbanisme sont multiples.
Sur le plan technique, la modélisation et la visualisation en trois dimensions se développent en tant qu’outils de partage de la connaissance, de communication et d’aide à la décision. Les espaces publics accueillent de nouvelles fonctions, devenant à la fois lieux de mobilité, d’échanges et d’animation. Dans ce cadre, par une mise en spectacle de la ville, l’intervention artistique permet aux citadins d’avoir un nouveau regard sur l’espace public.
Enfin, dans un contexte institutionnel changeant, un des principaux sujets d’innovation concerne les pratiques professionnelles. Les métiers d’« ensembliers » facilitant l’échange entre les différents acteurs prennent une place prépondérante. Par rapport à ces évolutions, quel sera le rôle des pouvoirs publics et comment s’organiseront-ils, notamment par rapport aux acteurs privés ?

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement

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