Environs de Paris par l'Institut géographique national

1973

26 juin 2019

Échelle : 1/100 000

Cette carte au 1/100 000, donnée successivement ici dans ses éditions de 1973, 1993 et 2013, est l'une des plus couramment employées aujourd'hui. C'est une carte topographique indiquant les courbes de niveau, héritage de sa filiation avec les cartes d'état-major. Elle permet, par son échelle, de figurer les réseaux viaires (autouroutier, principal et secondaire) desservant l'ensemble des communes franciliennes, ainsi que les voies ferroviaires. La carte bénéficie d'une mise à jour annuelle, tant certains secteurs évoluent ou se transforment rapidement du fait de la pression urbaine et de la création de grands équipements collectifs (Euro Disney-Val d'Europe, par exemple). Elle recouvre, ce que son nom ne traduit pas, la quasi-totalité de l'Île-de-France actuelle. Seules les parties les plus à l'est (La Ferté-sous-Jouarre et Provins, notamment) et les plus au sud (Étampes) manquent, mais en revanche elle dépasse les limites pour Chantilly, au nord, ou Chartres, à l'ouest, donnant donc une définition large de la notion d'environs de Paris. Concernant l'aspect touristique, les postes de légende varient en fonction de l'évolution de la demande. En 1973, une distinction est faite entre les musées, les spectacles son et lumière, les fêtes traditionnelles, la distinction est même opérée entre les pèlerinages et les fêtes religieuses. En 1993, la priorité est donnée aux châteaux et aux parc ouverts au public. Ne subsistent que les symboles dans l'édition 2013, les listes ayant disparu alors que les édifices sont mentionnés directement sur la carte. Cette édition n'est plus titrée en référence à un territoire (environs de Paris) mais par rapport à des villes repères - Paris, Chantilly, Fontainebleau-, ce qui renforce son caractère touristique explicité dans le sous-titre : « Pour partir à pied, en vélo ou en voiture à la découverte d'une région et de ses plus beaux sites culturels et naturels ». Des symboles nombreux indiquent les différents édifices intéressants, les points de vue ainsi que les massifs forestiers, poumons verts de cette région très urbanisée. L'édition de 2013 s'adapte aussi aux progrès techniques, avec l'application des compatibilités GPS. Pour certains territoires, les trois éditions successives permettent de rendre compte d'évolutions importantes, par exemple en ce qui concerne les bases de plein air et de loisirs, comme Cergy-Neuville (une sablière en 1973), Jablines ou encore Les Mureaux, qui s'affirment d'une édition à l'autre. Évolutions également du point de vue des équipements : les aéroports sont à peine visibles en 1973 (Orly, Paris-Le Bourget, Paris-Nord bientôt rebaptisé Roissy-Charles-de-Gaulle), alors qu'en 2013 de grandes taches de couleur jaune orangé signalent l'importance qu'ils ont acquise, en lien avec les territoires urbanisés. Sont aussi mentionnés de nombreux aéroports de loisir. Par ailleurs, la carte rend bien évidemment compte de l'urbanisation rapide et importante, notamment dans les secteurs des villes nouvelles, particulièrement celui de Marne-la-Vallée, resté longtemps assez stable. Signe des temps et de l'évolution des manières d'appréhender l'espace régional, certains territoires émergent peu à peu. Il en est ainsi des parcs naturels régionaux (PNR). Celui de la Haute Vallée de Chevreuse apparaît sur la carte de 1993. En 2013, les quatre parcs naturels régionaux franciliens sont bien identifiées. En revanche, les indications concernant les anciens pays historiques (Hurepoix, Vexin français, pays de France, Brie française), bien visibles en 1973, s'estompent d'une édition à l'autre. Les cartes et leurs éditions successives sont de bons baromètres du rapport des hommes avec leur territoire.