Habiter l'Ouest francilien

Forces et faiblesses, leçons de la crise sanitaire

17 octobre 2022ContactAnne-Claire Davy, Sandrine Beaufils

L’Ouest francilien s’affirme comme un territoire attractif, accueillant plus de ménages venus du reste de la région qu’il n’en perd. Il participe ainsi au déroulement des parcours résidentiels de nombreux Franciliens. 


Il présente toutefois des fragilités liées à un marché immobilier très valorisé et de plus en plus sélectif qui, d’une part, accélère le vieillissement de sa population et, d’autre part, y rend difficile le maintien des familles, la décohabitation et l’ancrage des jeunes ménages.

Plus globalement, l’installation des ménages des classes moyennes et modestes, et notamment des travailleurs « essentiels » indispensables au bon fonctionnement des territoires, y semble difficile. Dans ce contexte, le profil des nouveaux ménages qui s’y installent renforce le profil socioéconomique aisé des communes. Un phénomène qui alimente en retour le renchérissement des prix ainsi que les dynamiques de gentrification des territoires (arrivée de cadres, départ des ménages modestes vers la périphérie, voire la troisième couronne). 
Face à ces évolutions, le développement d’une offre résidentielle adaptée aux contextes locaux se pose en des termes de plus en plus complexes. Communes à l’ensemble de l’Île-de-France, les contraintes du développement urbain sont en effet maximales dans l’Ouest francilien où la pression de la demande résidentielle et économique est très forte, les fonciers parmi les plus chers, les espaces protégés naturels et patrimoniaux très étendus.

 

Ces constats ressortent d'une étude menée par L'Institut Paris Region à la demande de l’établissement public interdépartemental Yvelines–Hauts-de-Seine. L’Institut s’est ainsi penché sur la place de ce vaste bassin de vie de trois millions d’habitants au sein des dynamiques résidentielles régionales : quels sont les parcours résidentiels de ses habitants et quelle est la capacité de ce territoire à répondre à leurs besoins en logement. Cherchant à partager ces constats et à les interroger à l’aune du renouvellement des attentes résidentielles suscité par la crise sanitaire, L’Institut et les partenaires du territoires ont tenté d’identifier les opportunités et les risques pouvant jouer sur l’attractivité de ce territoire. 

Ce travail a été nourri par les travaux statistiques de L’Institut. En complément, plusieurs collectivités, acteurs de l’habitat et de l’aménagement, ont pris le temps d’une réflexion commune sur l’évolution des équilibres résidentiels. Outre les impacts de la crise sanitaire sur le rapport que les Franciliens entretiennent avec leur logement, plusieurs facteurs de changement avec d’importants impacts sont identifiés :

  • les évolutions démographiques (vieillissement, transformation de la famille et des modes de cohabitation),
  • le développement du télétravail,
  • la crise climatique et l’introduction du « zéro artificialisation nette » (adaptation des logements et prise en compte des considérations environnementales croissantes des habitants).

Autant de facteurs de changement qui peuvent représenter de nouveaux atouts. La prise en compte des lignes de force et des facteurs de fragilité dans les réponses qui seront apportées pour l'attractivité du territoire sera déterminante pour le positionnement résidentiel de l’Ouest francilien au sein de la région.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement | Société et habitat | Démographie | Habitat et logement

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