La ceinture verte d'Île-de-France, un espace de vie à réinventer

Éléments pour un nouveau partage de l'espace périurbain dense

01 décembre 2005ContactCorinne Legenne, Nicolas Laruelle

La Ceinture verte d’Île-de-France est un territoire particulièrement représentatif de l’action régionale en matière de protection de l’environnement.

Esquissé au milieu des années 1970, le concept de « ceinture verte » exprime d’abord une volonté régionale ambitieuse puis une politique régionale constante qui se concrétise, à partir de 1983, par un certain nombre d’actions : acquisitions et aménagement d’importants espaces boisés et forestiers pour une ouverture au public, veille foncière sur les espaces agricoles périurbains fragilisés, subventions aux départements, aux communes et aux associations pour leur permettre de traduire, en cohérence et à leur échelle, les objectifs régionaux.

Ce projet a également montré la capacité de la Région de trouver, dans un cadre qui n’est pas prescriptif mais partagé, des solutions originales et adaptées pour concilier la vision régionale et les contraintes locales.

Aujourd’hui, la Région a la possibilité de réinventer un véritable espace de vie dans le périurbain dense, entre «Paris» et la «campagne», qui concilie à la fois le développement urbain et la préservation des espaces ouverts. Pour appuyer cette politique, l'institut a fait un état des lieux de ce territoire, précisé les enjeux et étudié ce que pourraient être les objectifs d’un projet de Ceinture verte renouvelé.

Espace singulier entre ville et campagne, la Ceinture verte offre une grande diversité d’interactions entre espaces ouverts et espaces construits.

Son poids est croissant en Île-de-France : elle accueille le tiers d’une population qui présente des disparités sociodémographiques importantes, le quart des emplois sur un cinquième de la superficie régionale. Au total, 42 % des actifs franciliens y vivent ou y travaillent.

La Ceinture verte est fortement marquée par la présence des cinq villes nouvelles et du pôle de Roissy.

La consommation d’espaces naturels y a été importante : entre 1982 et 1999, 1 260 ha d’espaces ruraux ont disparu, en moyenne chaque année, au profit de 1 015 ha d’espaces urbains construits et de 245 ha d’espaces urbains ouverts (parcs et jardins, équipements sportifs).

Les objectifs d’une nouvelle vision de la Ceinture verte passeraient par trois approches : celle, spécifique, de l’espace périurbain dense que constitue ce territoire par rapport au périurbain diffus de la couronne rurale ; l’approche intégrée des espaces ouverts et des espaces construits comme un «espace de vie» à mieux connaître et valoriser ; enfin, une approche plus fine, à l’échelle de chacune de ses composantes territoriales.

L’efficacité de la nouvelle politique de Ceinture verte dépendra d’une part, de l’organisation spatiale et fonctionnelle retenue dans le futur schéma directeur régional (SDRIF), mais aussi de la portée réglementaire et partenariale souhaitée pour ce document. Plusieurs questions se posent : comment le futur SDRIF fera-t-il évoluer les limites des espaces aujourd’hui ouverts à l’urbanisation ? Pourra-t-il remettre en cause certaines de ces limites, parfois très anciennes ? Comment son dispositif de mise en œuvre articulera-t-il les échelles régionale et locale, notamment à travers les schémas de cohérence territoriale et les plans locaux d’urbanisme ?

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Périurbain | Environnement urbain et rural | Milieux naturels

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