L'écosystème des transports en commun en Île-de-France
En Île-de-France, les transports en commun assurent 22 % des déplacements de la population, soit 9,1 millions de déplacements quotidiens, derrière la marche à pied (41 % - 17 millions de déplacements) et la voiture (33,5 % - 14 millions de déplacements) et leur usage tend à se renforcer. Entre 2010 et 2019, le nombre de déplacements tous modes confondus a augmenté d’environ 2 % mais celui des transports en commun de 10 %. Pour des raisons environnementales, sociales, économiques et/ou d’organisation du territoire métropolitain, l’objectif d’une poursuite de la croissance de ce mode de déplacements fait consensus.
Le fonctionnement de l’un des plus importants réseaux de transports en commun au monde est au coeur de l’action de la Région Île-de-France. Il est piloté par Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice de la mobilité, qui contractualise avec des opérateurs de transport dans un contexte d’ouverture progressive à la concurrence initiée le 1er janvier 2021. Le coût global de fonctionnement des transports en commun est actuellement de l’ordre de 10 milliards d’euros par an.
120 000 emplois directs mobilisés
Après une première partie qui présente l'écosystème de l’exploitation du réseau de transports en commun où opérateurs historiques côtoient de nouveaux entrants, la seconde partie propose d’estimer les retombées en termes d’emplois des dépenses d’investissement pour l’amélioration et le développement du réseau de transports en commun francilien.
Ainsi, l’étude montre que l’exploitation, la modernisation et l’extension du réseau génèrent plus de 120 000 emplois directs en 2023, pour un marché de 15 Md€. Les activités liées à l’exploitation du réseau représentent les deux tiers de ce marché. Près de 80 000 personnes oeuvrent quotidiennement pour assurer les 9,1 millions de déplacements effectués chaque jour sur le réseau francilien. Engagés dans le processus de mise en concurrence progressive de l’ensemble du réseau de transport francilien, les opérateurs historiques font pivoter leur modèle économique tandis que de nouveaux acteurs prennent position sur ce marché. Comme nombre de filières à forte intensité de main d’oeuvre aux conditions de travail atypiques, la filière fait face à des difficultés structurelles de recrutement et de fidélisation des collaborateurs. Pallier la pénurie de main d’oeuvre est une nécessité pour assurer le bon fonctionnement du réseau.
Une forte dynamique d’extension du réseau et de renouvellement du matériel sur la période 2023-2026
C’est aussi une opportunité de développement pour certains territoires, ces emplois étant non délocalisables et la géographie des sites de maintenance et de remisage étant moins polarisée que celle de l’emploi francilien. L’étude met également en avant la composante industrielle de la filière. Au-delà des opérations de maintenance qui peuvent s’apparenter à des activités industrielles, la filière est surtout portée par une dynamique d’extension du réseau et de renouvellement du matériel roulant sans précédent. La période 2023-2026 devrait marquer un pic d’activités pour la filière dans ce domaine, avec plus de 6 Md€ investis chaque année. Cette dépense publique mobiliserait plus de 30 000 personnes/an sur la période 2023-2026 sur les chantiers d’extension et de modernisation du réseau francilien ou dans les usines qui fabriquent le matériel roulant en cours de déploiement. Les retombées sur l’emploi dépassent très largement le simple périmètre francilien et participent de la stratégie nationale de réindustrialisation. Aux retombées directes s’ajoutent de puissants effets d’entrainement sur les autres filières qui gravitent autour (nouvelles mobilités, immobilier, énergie décarbonée…). Pour les acteurs de la filière des transports urbains, le réseau francilien constitue aussi une vitrine de leur savoir-faire pour se positionner sur d’autres contrats à l'international.
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