L’enclavement et la fermeture des ensembles d’habitat individuel

Première approche à partir des aspects morphologiques en Île-de-France

03 décembre 2010ContactCéline Loudier-Malgouyres

On s’interroge aujourd’hui en France sur le développement des figures urbaines que sont les gated communities, ces ensembles résidentiels fermés et sécurisés pour population aux envies d’exclusivité. Sécurisation, privatisation de la ville, entre-soi sont les thèmes d’ancrage d’un débat qui dépasse finalement son seul objet pour parler de la ville, de la société urbaine et de ses évolutions.
Pour contribuer à ces questionnements, l’objectif de cette étude est de chercher à représenter la réalité de la fermeture résidentielle, en matière d’habitat individuel, en Île-de-France, pour pouvoir ensuite identifier les principales problématiques qui se posent d’un point de vue urbain et social.
Trois parties composent le rapport :

  • l’étude des morphologies enclavées des ensembles d’habitat individuel, (considérant la proximité entre l’enclavement et la fermeture résidentielle)
  • le recensement des programmes d’habitat individuel fermés,
  • l’analyse des logiques de production et de gestion de quatre ensembles sur le territoire francilien de Centre Essonne Seine Orge.

Une pratique assez marginale en Île-de-France

Finalement, les résultats de l’étude montrent que la fermeture résidentielle (en matière d’habitat individuel) est une phénomène tout à fait minoritaire de la production immobilière en Île-de-France. Qui plus est, en correspondant majoritairement à des petites opérations venant densifier le tissu urbain existant, les ensembles fermés repérés sont loin de l’image caricaturale que l’on peut en avoir initialement et semblent même participer aux principes urbains actuels de renouvellement de la ville sur elle-même. Par ailleurs, on observe qu’une forme dominante de l’extension urbaine francilienne concerne des ensembles de morphologies enclavées, configurés sur les modèles de voirie de l’impasse, de la boucle ou de la raquette. En comparant le fonctionnement et l’impact de ces deux morphologies de l’enclavement et de la fermeture, on se rend compte que leur proximité est non seulement physique mais aussi dans les logiques résidentielles qui y sont à l’œuvre. Or, si c’est la fermeture qui retient les discours et les inquiétudes ambiantes (au sujet d’une opposition grandissante entre ville ouverte et ville fermée), c’est pourtant sur l’enclavement, peu controversé, qu’il faudrait recentrer le débat.
Enfin, on retient que les impacts majeurs de ces deux morphologies résident dans deux dimensions. La première concerne ces logiques privatives qui régissent ces ensembles résidentiels et leur influence potentielle sur la politique et la gestion communale (risque de repli sur soi et de décrochage volontaire ou non de la population vis-à-vis de la commune). La seconde concerne la durabilité de ces formes urbaines, qui montrent de nettes limites en matière d’intégration urbaine, de mutabilité et d’évolutivité.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Prévention Sécurité | Société et habitat | Habitat et logement