Mos 1982-2012. Volume 2. De la carte au territoire

Les Cahiers n° 169

11 juin 2014Contact

Processus

Outil unique de suivi de l’occupation du sol s’il en est, le mode d’occupation du sol s’est imposé comme un outil incontournable des politiques publiques d’aménagement. Unique dans sa capacité à rendre compte de l’intégralité de l’occupation du sol régional sur une période de 30 ans, il est mobilisé par l’ensemble des acteurs publics et privés en charge de la planification et de la programmation de la ville de demain, de la prévention des risques, ou encore de l’évaluation et du suivi de la consommation d’espaces agricoles, boisés et naturels. Son analyse doit-elle pour autant être réservée à un public d’experts ? Certainement pas ! Consommation d’espaces, urbanisation, grignotage, mitage, densification et renouvellement urbain sont décortiqués et expliqués ! Les évolutions de l’occupation du sol concernent en effet tous les Franciliens. L’observation du sol régional et de ses mutations reflète les évolutions sociales, économiques et politiques de ces 30 dernières années : achèvement des villes nouvelles, reconfiguration des tissus urbains de petite couronne, périurbanisation… Autant d’exemples des bouleversements à l’origine du visage actuel de la région capitale.

30 ans d’extension urbaine...

Achèvement des villes nouvelles, développement du territoire autour de Roissy, desserrement de l’habitat et des activités économiques : en Île-de-France, les espaces urbanisés se sont étendus au rythme de 1 700 hectares par an au cours des trente dernières années. Mais au-delà de ces secteurs à la croissance urbaine indéniable et dont le développement était planifié dès le milieu des années 1960, la géographie des extensions urbaines franciliennes est le fruit d’une combinaison de dynamiques spatiales et sectorielles qui affectent l’ensemble du territoire régional. Où se sont construits les nouveaux logements ? Que sont devenues les emprises industrielles et économiques de petite couronne ? Quelles formes prennent les nouvelles implantations d’activités ? Quelle en est la géographie ? Quel a été le développement du commerce ? Quels paramètres président à l’implantation d’entrepôts logistiques ? À travers différentes thématiques, le Mos offre des clefs de compréhension du développement de l’urbanisation francilienne. Tandis que l’enjeu de la limitation de la consommation d’espaces est toujours prégnant, la pression citoyenne en faveur de leur préservation contribue à renouveler l’approche de ces espaces. Ces nouvelles préoccupations appellent une meilleure connaissance des espaces ouverts et de leur résilience face aux pressions de l’urbain. Elles plaident aussi en faveur d’un décloisonnement des approches urbaines et environnementales qui fait de la préservation des espaces ouverts un véritable enjeu d’aménagement !

… et de mutations

Au fil des 30 dernières années, les mutations du système productif, les évolutions des besoins en logement et de leurs critères de confort, la promotion de modèles urbains durables favorisant la mixité sociale et fonctionnelle se sont accompagnées de nombreuses mutations des espaces urbanisés. Les chantiers témoignent ainsi du recyclage constant des tissus urbains, véritable alternative à l’urbanisation de terres agricoles. Depuis les années 1980, la part du recyclage dans la production de l’urbain n’a eu de cesse de progresser. Quels sont les espaces les plus affectés par ce recyclage ? Au profit de quelles utilisations ? Le Mos permet de répondre à ces questions, notamment lorsqu’il s’agit de projets urbains phares. Ainsi, les grandes emprises industrielles ont été l’objet d’enjeux urbanistiques majeurs : à l’origine lieux de production, elles accueillent aujourd’hui des logements, des bureaux mais aussi des parcs et des équipements qui accompagnent l’arrivée de nouveaux habitants. Mais, en matière de mutations, certains processus demeurent invisibles au Mos. L’habitat individuel change davantage qu’il n’y paraît : les transformations dont il peut faire l’objet sont nombreuses. Exemples à l’appui, ces évolutions, souvent imperceptibles et qui font pourtant la vitalité des tissus urbains, vous seront présentées !

D’autres représentations

Parce que les utilisations du Mos sont loin d’avoir épuisé toutes ses potentialités, l’IAU îdF s’est mobilisé à l’occasion de son trentième anniversaire pour renouveler les exploitations et les représentations dont il peut faire l’objet. Les travaux menés en ateliers croisant les compétences de cartographes, de paysagistes, de graphistes, d’urbanistes et de géographes, mais aussi le partenariat noué avec le DSAA en design d’espace de l’École Boulle ont donné lieu à une débauche de créativité et d’innovation ! Les résultats ? Une meilleure appréhension de certains phénomènes tel que le recyclage urbain, mais aussi de nouvelles formes de représentations donnant à voir, et donc permettant de penser, des processus auparavant invisibles sur les cartes du Mos. Avec l’École Boulle, un vent nouveau souffle sur l’occupation du sol. Les étudiants de l’école enrichissent le mode d’occupation des sols d’une dimension sensible : impact paysager des nouvelles constructions, coupures urbaines et dénivelés, bal des trains en gare de Juvisy-sur-Orge accèdent à l’expression cartographique. Un nouveau langage, intelligent et esthétique !

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Aménagement | Information géographique et 3D

Études apparentées