Parcs naturels régionaux et économie circulaire
La présente étude répond à une commande de la Région Île-de-France qui, dans le cadre de sa stratégie régionale d’économie circulaire (SREC), souhaite « engager les PNR franciliens dans l’économie circulaire » à travers deux objectifs : innover et expérimenter des actions relevant de l’économie circulaire (écologie industrielle et territoriale, économie de la fonctionnalité et de la coopération, économie collaborative) ; diffuser aux autres territoires ruraux les principes de l’économie circulaire, afin de favoriser les synergies entre les territoires franciliens ruraux et urbains. Dans ce cadre, L’Institut Paris Region a été missionné pour réaliser une étude expérimentale d’approche du métabolisme territorial sur chaque PNR, en vue de saisir les opportunités de valorisation des ressources à toutes les échelles.
La première partie du rapport présente la méthodologie inédite déployée par L’Institut Paris Region pour l’étude du métabolisme des PNR franciliens, qui s’appuie sur des dires d’experts, des enquêtes et des diagnostics de terrain. Il s’agit d’une approche « ascendante », puisque partant d’informations récoltées sur le terrain, par opposition aux approches « descendantes » fondées sur des grandes bases de données nationales et habituellement mobilisées sur de plus vastes territoires (Région, métropole, département…). L’enjeu a été de sélectionner une ou deux ressources stratégiques, en l’occurrence celles associées aux matériaux biosourcés (bois, paille, chanvre), puis de s’interroger sur leur circulation au sein de chaque PNR. Lors d’un atelier d’intelligence collective organisé le 8 mars 2022, les représentants des Parcs (chargés de mission, directeurs) et de la Région ont été amenés à indiquer sur une carte les différents « lieux » de circulation des matériaux biosourcés au sein de leur territoire, d’amont (extraction des gisements) en aval (traitement des déchets), en passant par les infrastructures de transformation et les espaces de consommation des ressources. Cet atelier a permis d’amorcer une réflexion sur les liens entre ces différents lieux, afin de réfléchir collectivement à la circulation des ressources sélectionnées et aux perspectives d’économie circulaire qui en découlent.
La seconde partie du rapport dévoile les premiers résultats de cette approche ascendante. Ainsi les PNR franciliens disposent d’un métabolisme riche en ressources locales, qui consomme cependant une importante quantité de ressources provenant de l’extérieur, à l’heure où les interactions avec les autres territoires demeurent encore mal connues des acteurs des Parcs. En outre, les métabolismes étudiés sont en partie « productifs », c’est-à-dire en mesure de transformer localement certaines ressources, ce qui révèle un fort potentiel dans le cadre d’une stratégie d’économie circulaire. Ces informations sont d’autant plus importantes que cette approche inédite a permis de penser conjointement la circulation des ressources des quatre Parcs franciliens, mettant en évidence des similitudes, des proximités et des potentielles complémentarités à creuser. Elle demeure cependant très imparfaite : à ce stade, les segments du métabolisme les plus identifiées sont les gisements de ressources et les espaces de distribution et de consommation. La composante la moins bien identifiée est celle relative à la collecte et au tri de déchets.
Cette première étape doit donc être complétée d’un travail plus précis. Pour ce faire, une poursuite de l’étude s’attacherait à cibler une ressource stratégique, sélectionnée par les PNR et les services de la Région Île-de-France parmi celles étudiées en atelier. À partir de cette ressource, la démarche préciserait les premières appréhensions à l’aide d’informations fournies par les PNR eux-mêmes, mais également de données issues des travaux de L’Institut Paris Region. Puis, des entretiens seraient organisés avec certains acteurs des filières concernées, en particulier ceux associés aux lieux de production et de transformation des ressources, afin de les interroger sur les relations qu’ils entretiennent avec les gisements locaux et les lieux de consommations de leur territoire, mais également leurs interactions avec les territoires extérieurs. Ainsi, le travail restitué dans le présent rapport ouvre des perspectives nouvelles dans lesquelles l’étude du métabolisme territorial n’est plus basée sur une logique quantitative, mais repose plutôt sur une méthode contextualisée qui se base sur la connaissance des techniciens des collectivités et structures impliquées. Ces derniers ne sont plus « spectateurs » de l’analyse du métabolisme de leur territoire par un acteur tiers, mais en sont au contraire un élément central.
Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Économie |
Économie verte et circulaire |
Environnement urbain et rural |
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Ressources naturelles |
Économie circulaire