Paysage d’Île-de-France. Les situations critiques

Identification et propositions d’actions

30 juin 1995ContactFrançois Neveux (Agence Desvigne/Dalnoky), Nathalie Tardat (Agence Desvigne/Dalnoky)

Au début des années 1990, la Région d’Île-de-France a lancé deux études sur ses paysages, confiées à des architectes-paysagistes reconnus et pilotées par l’IAURIF, qui ont fait date et ont inspiré plusieurs travaux ultérieurs sur le paysage. La première, menée par Jacques Sgard, identifiait les grands paysages de la région et proposait les politiques et outils d’aménagement pour les valoriser. La seconde, menée par l’agence Desvigne et Dalnoky, proposait une série d’actions de réhabilitation des sites dégradés.

Une étude qui identifie des « situations critiques » du paysage et imagine les outils de maîtrise de leur évolution

La réhabilitation des paysages ne peut se réduire à des actions de résorption. Le paysage est en effet en permanente évolution, et le problème est souvent moins celui de lieux qu’il conviendrait d’embellir, même en allant au-delà du camouflage ou de la suppression de « points noirs », que celui de « situations critiques », « situation » désignant à la fois le lieu et le mécanisme de transformation. L’objet de la présente étude est donc d’identifier des situations critiques du paysage et d’imaginer des outils de maîtrise de leur évolution. Intervenir sur le paysage consiste à anticiper certains mécanismes. Une situation critique, en train de basculer, souligne la nécessité de l’action, au moins de la vigilance et de l’attention permanente ; au contraire, le « point noir », au même titre qu’un « haut lieu », semble une exception, une unité singulière que l’on peut contenir et isoler.

Une évaluation de l’impact des projets et propositions menée à l’échelle territoriale

Pour chaque catégorie de situations, selon les enseignements des situations à évolution positive, des actions sont identifiées, permettant l’amélioration de situations négatives. Ces actions sont présentées sous forme d’esquisses exemplaires ou « prototypes ». Six grandes catégories de situations critiques ont été établies. 1. Sites déstructurés, entrées de ville ; 2. Discontinuités et ruptures d’échelle ; 3. Sites abandonnées ou rejetés ; 4. Insertion des réseaux et des infrastructures ; 5. Perte de la lisibilité de la géographie ; 5. Incongruités et aberrations. Ces catégories sont illustrées par des planches dont chacune représente l’un des thèmes d’analyse ou de proposition suivants : problématique générale ; analyse concrète ; solutions à court terme ; solutions long terme ; exemple ; prototype.

Une étude qui appelle à développer le partenariat dans l’action

L’étude cherche à sensibiliser les acteurs locaux aux mécanismes divers de dégradation du paysage qui mettent en péril le fragile équilibre du paysage francilien. Toutefois, aussi large qu’elle soit, cette étude n’a pas la prétention de formuler un recensement exhaustif des solutions pouvant être apportées aux différentes situations critiques. D’autres, bien sûr, peuvent s’y ajouter à la condition d’émaner de la même préoccupation de ne pas camoufler le problème mais de le traiter à sa source. D’une façon générale, les problèmes recensés pourraient être éliminés dès leur origine s’il existait une concertation entre les différents intervenants, notamment en ce qui concerne la réalisation d’infrastructures. La plupart des solutions proposées établissent ainsi la nécessité d’une collaboration en amont des projets entre les partenaires, en particulier entre concessionnaires et collectivités territoriales. Il s’agit de développer le partenariat dans l’action.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Aménagement et territoires | Paysage